Difficile d’être paysan en France aujourd’hui. La pression économique augmente sans cesse. “En 1995, la production laitière était de 90.000 litres par an et par ferme. Aujourd’hui la moyenne est de 270.000 litres, soit plus du triple en 25 ans”, rappelle Fanny Agostini, dans sa chronique Rendez-vous à la ferme sur Europe 1.
Pour produire plus, il faut plus de bêtes, pousser les animaux au rendement donc “risquer d’avoir plus de maladies au sein de son troupeau, des investissements à la pelle, moderniser, augmenter la mécanisation, agrandir les bâtiments ce qui aboutit bien souvent au surendettement et au stress d’écouler sa production dans un contexte de concurrence internationale, sans parler du jugement des voisins qui vient s’ajouter à la stigmatisation des consommateurs et de la difficulté de se sortir un salaire décent à la fin du mois”, énumère la chroniqueuse.
Un suicide tous les deux jours en France
Piégés dans ce système incohérent, les agriculteurs ne contrôlent plus rien et transmettent bien souvent leur malaise aux animaux. Et parfois, ils ne voient qu’une solution pour ce sortir de cet engrenage infernal, le suicide. Une question taboue dans les campagnes. Fanny Agostini rappelle cette statistique de la MSA (Mutualité sociale agricole) : “un paysan se suicide tous les deux jours en France”, ce qui en fait la catégorie socioprofessionnelle la plus touchée.
Dans Au nom de la Terre, qui sort en salle le 25 septembre prochain, Guillaume Canet incarne un éleveur pris dans les rouages du système. Le réalisateur Edouard Bergeon a lui-même perdu son père, victime de son métier. Un film “bouleversant et d’une justesse épatante”, selon la chroniqueuse pour qui il est nécessaire d’aller voir ce film afin de mieux comprendre et soutenir les agriculteurs.