À Metz, le port fluvial tourne au ralenti. C'est pourtant le premier en Europe pour les céréales. En cause, le manque d'eau dans les rivières, et notamment dans le Rhin, la Moselle n'ayant baissé que de 20 centimètres. Certaines récoltes sont donc bloquées à quai, et les silos débordent.
Les précipitations qui touchent actuellement la France ne règleront pas le problème de la sécheresse historique qui s'abat cet été sur le pays. Avec un exemple : le Rhin, l'une des voies d'eau les plus fréquentées au monde. Le fleuve passe sous un niveau crucial qui menace même la navigation. À Metz, le port fluvial tourne donc au ralenti. C'est pourtant le premier en Europe pour les céréales. Certaines récoltes sont bloquées à quai, et les silos débordent. Depuis la terrasse de son bureau de directeur du port de Metz, Jean-Marc Thomas observe les deux navires de 110 mètres de long en train de charger leurs cales de céréales.
Une escale de courte durée. "En ce moment, ça prend une heure. Mais en règle générale, un bateau est traité entre quatre et six heures", explique-t-il. Un délai divisé par quatre pour un chargement lui aussi divisé par quatre . "Lorsqu'on est dans des conditions normales, un bateau charge entre 2.000 et 2.400 tonnes. Aujourd'hui, ce même bateau transporte peut-être 700 à 800 tonnes", détaille Jean-Marc Thomas.
Les bateaux risquent de toucher le fond
En cause, le manque d'eau dans les rivières, et notamment dans le Rhin, la Moselle n'ayant baissé que de 20 centimètres, selon Xavier Lugherini, responsable des voies navigables du secteur. "Sur la Moselle, nous parvenons à maintenir le niveau de l'eau grâce à des barrages accouplés aux écluses. Par contre, le Rhin, en courant libre, lui, subit ce qu'on appelle les 'basses-eaux'", précise-t-il.
Quand un "bateau est chargé, il s'enfonce dans l'eau et il risque de toucher le fond", précise-t-il.
Au maximum des capacités
Or, tous les navires empruntent le Rhin pour rejoindre l'Allemagne et le Benelux. Résultat : à Metz, les silos à grains sont pleins à craquer, confirme Vincent Le Ber, responsable céréalier chez Lorca, une coopérative agricole. "On a environ 150.000 tonnes de capacité de stockage.
"Actuellement, avec la moisson des blés , des orges et des colzas, l'ensemble des capacités sont quasiment occupées." Plus de place pour le maïs, donc, dont la récolte débute pourtant dans quelques jours.