À la commission du rectorat de Paris, chefs d’établissements, inspecteurs, conseillers d’orientation et responsables administratifs examinent, en ce moment, des centaines de dossiers d’élèves. La commission en a déjà reçu 450, soit moitié moins qu’à la même période l’année dernière. Elle se réunira jusqu’en octobre, notamment parce qu’à la rentrée, les universités leur font part de places libérées par des étudiants inscrits qui ne se sont jamais présentés.
Les mentions au bac sont prioritaires
Dans une salle de réunion de leurs bureaux du 19e arrondissement de la capitale, Virginie Cousin-Douel pilote la commission et rappelle l’ordre dans lequel les cas sont étudiés : les mentions au bac sont prioritaires. "Il a eu quand même 20 en numérique et sciences informatiques à l'épreuve terminale du baccalauréat", lit-elle sur son écran d’ordinateur. "C'est un bon dossier", conclut la cheffe du service académique d'information et d'orientation (Csaio) de l'académie de Paris.
Une partie "motivation" à compléter pour préciser à la commission ses choix d’orientation
Les moyennes de l’année comptent aussi. "Ce candidat s'est rattrapé, en tout cas sur le dernier trimestre", reprend Virginie Cousin-Douel. "On a une place dans un établissement, mais qui a refusé cet élève à un moment donné de la procédure", explique-t-elle. "On va quand même réinterroger le chef d'établissement pour savoir s'il veut revenir sur sa position", ajoute-t-elle en le notant sur une feuille posée devant elle.
Vincent Goyhex, chargé de mission Parcoursup au rectorat, lit ce qu’un autre élève a noté dans la partie où il précise sa motivation. "Une chose sur laquelle il insiste, c'est l'idée de devenir développeur web, en précisant qu'il a fait un stage où il faisait du AngularJS, du JavaScript. Pour en avoir fait, c'est super dur ! Donc s'il fait ça à son âge, ça veut dire qu’il est motivé", en déduit Vincent Goyhex. "Pour le coup, vu le dossier, lui filer un BTS, ce serait une bonne chose".
>> LIRE AUSSI - EUROPE 1 ET VOUS - Parcoursup, «machine à stress» pour les lycéens, et leurs parents
Pour médecine ou psychologie, "ça devient beaucoup plus compliqué"
Mais pour certaines formations demandées, ça reste néanmoins compliqué de trouver une solution. "On a des endroits où on a des places, des licences histoire, certains types de BTS par exemple", indique Vincent Goyhex. "Mais on sait que c'est complètement bouché pour tout ce qui est médecine, tout ce qui est psychologie… Et là, ça devient beaucoup plus compliqué de leur proposer ce qu'ils veulent", admet-il. "Parce que les formations en médecine, par exemple, on sait qu'il y a encore des listes d'attente avec plus de 1.000 candidats, donc il n'y a aucune chance que ça se débloque", détaille le chargé de mission Parcoursup du rectorat.
Dans ces cas-là, le candidat reçoit des conseils pour élargir ses vœux à d’autres académies.