Qu’importe leur âge ou leur état de santé, certains Français sont déterminés à obtenir le plus rapidement possible une dose de vaccin contre le Covid-19. C’est ainsi que de nombreux jeunes viennent gonfler les files d’attente devant les centres de vaccination, car on le sait peu mais leur vaccination est autorisée pour ne pas laisser des doses se perdre lorsqu’un rendez-vous est annulé à la dernière minute.
En face de l’infirmière, dans une tente blanche sous les gradins du Stade de France, où a été installé le plus grand vaccinodrome du pays, Mélanie, 24 ans, sans profession à risque ni comorbidité, sourit à l’idée de recevoir sa première injection. "J’ai l'impression que je vois le bout du tunnel. C'est incroyable", lâche-t-elle. "J’ai appris que le Stade de France avait des doses qui étaient jetées et donc je me suis dit que j'allais prendre rendez-vous sur Doctolib. J’ai pu trouver des créneaux sans qu’il soit nécessaire d’avoir l’âge requis ou une comorbidité", raconte la jeune femme.
Des places vacantes
Cette situation est la conséquence d'annulations de rendez-vous en cascade, environ 500 ces deux derniers jours. Les critères ont donc été assouplis pour combler les trous. "Cette place n'était pas prise. Je ne prends la place de personne. C'est une dose qui serait partie à la poubelle, donc autant qu’elle me serve", se défend Rémi, 24 ans, lui aussi sur le point de se faire vacciner.
"Ce sont des choses que l’on voit en fin de journée, mais toujours sous le contrôle des autorités pour que l'on puisse utiliser l'ensemble des doses", explique Stéphane Casati, responsable de la Croix-Rouge. Résultat, à l'extérieur du stade une nouvelle file d'attente se forme parmi les arrivants : personne n'a de rendez-vous, mais tous espèrent récupérer un vaccin qui n'aurait pas trouvé preneur.