Auchan envisage de supprimer environ 2.300 postes, un coup de massue pour les salariés

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Lionel Gougelot / Crédits photo : Pascal GUYOT / AFP

Quatre ans après la suppression de 1.600 postes, Auchan s'apprête à présenter mardi aux représentants de ses quelque 54.000 salariés français un nouveau projet de plan social d'ampleur, qui pourrait menacer environ 2.300 emplois. Les syndicats craignent le pire.

Auchan , distributeur alimentaire qui connaît depuis plusieurs années des difficultés économiques et commerciales, s'apprête à présenter mardi aux représentants de ses quelque 54.000 salariés français un projet de plan social d'ampleur, qui pourrait menacer environ 2.300 emplois. Les représentants du personnel de plusieurs entités de ce groupe de la galaxie Mulliez sont convoqués mardi à 9 heures à des CSE (comité social et économique) en région lilloise pour un "point sur la situation de l'entreprise et ses projets".

"Ça va mettre des familles en difficulté"

En réunion syndicale avant les annonces de la direction, Christophe Delais, délégué Force Ouvrière, redoute un véritable séisme social si les 2.300 suppressions de postes sont confirmées. "Si c'est ça, c'est quelque chose d'énorme qui n'a jamais été connu chez Auchan . Ça va mettre des familles en difficulté et c'est vrai que l'inquiétude est grande", confie-t-il.

Pour son collègue Franck Martineau, la spirale des pertes financières chez Auchan s'explique principalement par les errements stratégiques des directions successives comme la généralisation des caisses automatiques. "Sur les caisses automatiques, les magasins se font piller. Régulièrement, on récupère certains caddies de 1.000 euros qui passent tout droit. Il y a un vrai problème puisque les clients ont compris qu'ils avaient moins de scrupules à voler une machine qu'à voler un être humain", constate-t-il.

Auchan devra "faire en sorte que les salariés soient reclassés au maximum"

Alors si l'ampleur du plan social se confirme, Auchan devra se montrer à la hauteur pour les salariés, selon Gilles Martin, de la CFDT. "Si vraiment, il y a des conséquences sociales, l'entreprise devra mettre tout en œuvre pour faire en sorte que les salariés soient accompagnés, soit reclassés au maximum. Et les accompagnements devront être à la hauteur des sacrifices qui seront demandés", avance-t-il. Sans garantie toutefois que ce plan social soit réellement le dernier. En 2020, 1.600 emplois avaient déjà été supprimés.