"Nous sommes sur notre deuxième site de production, au début de l'épidémie, c'est vrai qu'il y a eu des vols de masse, donc on a mis un système d'alarme de très haut niveau", précise le PDG de NG Biotech, Milovan Stankov-Pugès. Jusqu'alors, NG Biotech produisait des tests à diagnostics rapides, comme des tests de grossesse mais depuis près de deux ans, cette PME d'Ille-et-Vilaine s'est lancée dans la fabrication d'autotests. Si elle parvient à sortir près de 5 millions d'autotests de ses chaînes par mois, elle pourrait en produire cinq fois plus, à condition d'obtenir des garanties de l'Etat.
Les autotests : une denrée de plus en plus rare
L'entrepôt de la PME est totalement neutre, le logo NG Biotech n'a même pas été apposé, par souci de discrétion. L'entreprise qui produit des autotests, une denrée de plus en plus rare, hésite à passer de 5 à 25 millions d'unités produites par mois. "Il faut qu'on crée une troisième usine et ça va représenter environ 1.000 emplois", annonce le PDG. "Il faut des commandes fermes et irrévocables. On ne peut pas se permettre de fabriquer 50 millions de tests et de croiser les doigts, voir ce qui se passe...", souffle-t-il.
Faute d'une commande publique suffisante, plusieurs entreprises lancées dans la production de masques à grande échelle, pour répondre à la pénurie, se retrouvent aujourd'hui avec des autotests sur les bras. "Le problème, c'est qu'il y a peut-être eu trop de nouveaux fabricants qui se sont lancés à faire des masques, alors que dans notre domaine, on ne peut pas se lancer à fabriquer un test rapide du jour au lendemain", poursuit Milovan Stankov-Pugès.
Deux mois après avoir répondu à un appel d'offres de l'Etat, NG Biotech attend donc toujours une réponse pour passer à la vitesse supérieure, seulement il ne faut pas traîner si la France ne veut pas voir ses propres autotest partir à l'étranger. "On négocie déjà avec quelques gouvernements", précise-t-il.
Pour rappel, l'Etat a mis un seuil de vente maximal pour ces autotests : 5 euros l'unité.