Il répond aux questions poliment, en disant "monsieur le président". Loin du personnage volontiers provocateur qu'il avait dévoilé durant l'instruction, Abdelkader Merah essaie de montrer une version lissée de sa personne, tentant probablement d'écarter son image de jeune homme radicalisé. Au deuxième jour de son procès pour "complicité" des meurtres de son frère Mohamed, commis à Toulouse et Montauban en 2012, la cour d'assises spéciale est revenue sur son parcours, mardi.
Pas adepte du mode de vie occidental. La parole de l'accusé est maîtrisée, contrôlée. Visiblement à l'aise devant la cour, il minimise sa violence adolescente, décrite dans plusieurs rapports des services sociaux, avant d'expliquer qu'il s'entendait "très bien" avec sa belle-sœur juive. Quant à son mariage religieux, célébré par téléphone avec un tuteur musulman, il répond que c'est le seul qui compte devant son créateur et qu'il n'est simplement pas adepte du mode de vie occidental.
"Assez détaché, très autocentré". L'attitude étonne l'un des avocats de la partie civile, maître Patrick Klugman : "Je le trouve assez détaché, je le trouve très autocentré", estime-t-il. "Je pense qu'il ne se rend pas compte de là où il est, dans un système qui s'appelle la France, la République Française. Ça ne semble pas du tout lui parler", conclut l'avocat.