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Invité de l'émission "Sans Rendez-vous" sur Europe 1, vendredi après-midi, le chef des urgences de l'hôpital parisien Georges-Pompidou, Philippe Juvin, assure qu'un "déconfinement de fait" entraîne notamment un retour des accidents de la voie publique aux urgences.
INTERVIEW

La situation est-elle en train de s'améliorer aux urgences, à mesure que le confinement de la population se poursuit, depuis maintenant un mois et demi ? Pas vraiment, selon Philippe Juvin. Le chef des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris, explique vendredi dans l'émission Sans rendez-vous sur Europe 1 que "ça redevient tendu" dans ces services, "mais pour d'autres raisons" que le coronavirus.

"La tension est descendue dans le sens où il y a moins de patients qui ont le Covid-19, c'est l'effet attendu du confinement" mis en place mi-mars pour éviter que les services hôpitaux ne soient totalement submergés.

"États de santé dégradés"

"En revanche", explique Philippe Juvin vendredi, "il y a une augmentation très significative des autres patients, ceux qui n'ont pas le Covid-19, et en particulier ceux qui ont laissé leur état de santé se dégrader". Cela concerne notamment les patients qui ont fait un infarctus ou un accident vasculaire cérébral (AVC). "Ils sont en train de revenir de façon massive et dégradée, avec des états de santé qui n'ont pas été correctement traités durant un ou deux mois", assure-t-il.

Mais ce retour de patients qui ont tardé à se faire soigner, peut-être par peur de contracter la maladie à l'hôpital, s'accompagne aussi de celui, "plus ennuyeux", de celui des victimes d'accidents de la route : "On voit réapparaître des accidents de la voie publique, des traumatismes. Cela indique qu'il y a un déconfinement de fait, un relâchement" du respect des restrictions, encore en vigueur jusqu'au 11 mai, au moins.