Abdelkader Merah a de nouveau clamé son innocence jeudi devant la cour d'assises de Paris où il est jugé pour complicité dans les attentats de Mohamed Merah, avant que les magistrats se retirent pour délibérer.
Tensions dans l'assistance. "Je dis et je redis que je n'ai rien à voir avec les assassinats commis par mon frère", a lancé depuis le box l'accusé qui s'exprimait pour la dernière fois avant de connaître son jugement, attendu dans la journée. "Ce n'est pas vrai !", a alors lancé une voix de femme dans la salle, s'attirant les remontrances du président France Zientara. "Et, c'est tout ce que vous avez à dire ?", a demandé le magistrat à Merah. "C'est tout ce que j'ai à dire M. le président", a-t-il sobrement confirmé avant de se rasseoir.
Malki "désolé". L'autre accusé du procès, Fettah Malki, avait auparavant été plus disert dans ses derniers mots à la cour, après cinq semaines d'audiences sous haute tension. "Je voulais dire aux familles que j'ai entendu leur désolation. Je leur dis que je communie et compatis avec leur douleur", a expliqué d'une voix nouée par l'émotion cet homme, 35 ans depuis mardi. "Pendant les cinq semaines du procès, leurs témoignages m'ont ému, touché au plus profond de mon être. Je suis désolé de ce que j'ai pu faire. A aucun moment je n'ai pensé, imaginé que Mohamed allait commettre de telles atrocités. Je m'en voudrai tout le temps, jusqu'à la fin de mes jours de ce que j'ai pu commettre", a-t-il ajouté.
"Mon cœur pleure ces victimes". "À aucun moment je n'ai voulu participer à un tel acte. Ce qui s'est passé m'a horrifié. Il y a eu des morts, des enfants qui ont perdu la vie. Quand j'y repense, au fond de moi, mon cœur pleure ces victimes et leur famille", a-t-il insisté. "J'ai été traité comme un terroriste, un tueur d'enfants. Ça, je ne peux l'accepter", a poursuivi l'accusé avant de s'adresser une nouvelle fois aux familles de victimes : "Je leur demande pardon et ce pardon est sincère. J'espère qu'on me pardonnera".
Abdelkader Merah, 35 ans, est accusé d'avoir "sciemment" facilité "la préparation" des crimes de son frère en l'aidant à dérober un scooter et à acheter un blouson utilisés lors des tueries. Il est également accusé d'avoir participé "à un groupement criminel affilié à Al-Qaïda". La justice reproche à Fettah Malki d'avoir fourni à Mohamed Merah un gilet pare-balles et un pistolet-mitrailleur. Entre le 11 et le 19 mars 2012, Mohamed Merah a assassiné sept personnes à Toulouse et Montauban, avant d'être abattu le 22 mars.