"Il y a plus de risques à rester chez soi que d'aller à l'école", affirmait ce lundi matin au micro d'Europe 1, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. Alors que 86% des écoles doivent accueillir dès mardi plus d'un million et demi d'élèves de maternelle et de primaire, les enseignants s'activent à faire de cette phrase une vérité, sur fond d'inquiétude. C'est notamment le cas à l'école maternelle Salengro à Orchies, dans le Nord, où les professeurs des écoles ont reçu lundi la visite d'une association de professionnels de santé pour apprendre les bonnes pratiques.
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Un cours de port du masque pour les professeurs
Au-delà de la disposition des bureaux des élèves, élément clé dans le protocole sanitaire des écoles, les conseils aux enseignants commencent par le port du masque. "Au-dessus du nez et en dessous du menton", indique Caroline à ces professeurs redevenus élèves l'espace de leur pré-rentrée. "Une fois en place on n'y touche plus ! Et si vous l'avez utilisé moins de 45 minutes, vous pouvez le remettre, sans jamais toucher autre chose que les lanières."
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"Il ne faut pas non plus tomber dans la psychose"
Mais dans cette école maternelle où les grandes sections vont revenir dès mardi, c'est la difficulté à imposer les gestes barrières aux enfants qui inquiète le plus. "Vous avez des conseils ?", demande ainsi une enseignante à l'un des médecins de l'association. "Il ne faut pas non plus tomber dans la psychose", lui répond-t-il. "Je pense qu'il faut avant tout miser sur le lavage des mains avec les enfants." De son côté, le docteur Sylvain Duriez appuie sur un message plus psychologique : "Il faut faire attention aux gestes barrières, mais il faut surtout garder cette bienveillance auprès des enfants pour pouvoir les rassurer, les accompagner, et ne pas les stresser."
"Ce qui nous angoisse le plus, c'est l'angoisse de nos petits"
Enseignants avec un masque, changement de place dans les classes, récréation par groupe ou encore cantine adaptée aux gestes barrières... Toutes les habitudes des élèves vont être chamboulées. "Ce qui nous angoisse le plus, c'est l'angoisse de nos petits", souffle au micro d'Europe 1 Stéphanie Lemagnent, la directrice de l'école. "Comment vont-ils réagir avec nos masques et le reste du dispositif ?", se demande-t-elle. Avant d'affirmer : "On va tout faire pour les accompagner et les sécuriser sur le plan affectif."
Une fois la rentrée passée, les professionnels de santé de l'association venus prodiguer des conseils aux professeurs reviendront dans les prochains jours pour faire de même, mais cette fois-ci avec les parents des élèves. Peut-être qu'ainsi la phrase de Jean-Michel Blanquer sera fausse, le risque devenant minimal aussi bien à l'école, qu'à la maison.