La France a achevé la destruction de ses stocks d'armes à sous-munitions, deux ans plus tôt que prévu par la communauté internationale, ont annoncé jeudi les ministères des Affaires étrangères et de la Défense.
Utilisées pour la dernière fois en 1991. "La destruction de ces stocks, composés de roquettes LRM et d'obus OGRE, s'achève avec plus de deux ans d'avance sur le délai prévu par la Convention d'Oslo", soulignent les deux ministères dans un communiqué conjoint. La Convention d'Oslo, entrée en vigueur en 2010, interdit l'utilisation, la production, le stockage et le transfert des armes à sous-munitions. La France a utilisé ces armes pour la dernière fois lors de la guerre du Golfe en 1991 et a cessé d'en fabriquer dès 2002, selon le communiqué.
Très dangereuses pour les enfants. Les bombes à sous-munitions sont larguées par voie aérienne ou tirées par voie terrestre. Le conteneur s'ouvre dans les airs et éjecte les sous-munitions, de la taille d'une balle de tennis, qui se dispersent sur de larges zones. Près de 30% des sous-munitions n'explosent pas au contact du sol et peuvent rester actives pendant des années, risquant de tuer ou blesser des civils, dont des enfants, plus vulnérables car ils sont tentés de les ramasser.
Des pays hostiles à l'accord. "La France condamne fermement l'utilisation de ces armes, susceptibles d'avoir des conséquences particulièrement graves pour les populations civiles à la fois durant et après les conflits", déclarent les deux ministères. "Elle appelle tous les États n'ayant pas encore ratifié la Convention d'Oslo à la rejoindre et à pleinement mettre en oeuvre ses différentes dispositions", ajoutent-ils. De grandes puissances militaires comme la Chine, la Russie, les Etats-Unis et Israël, qui en possèdent la plus grande partie, ont refusé de signer la convention.
Ces armes ont été notamment utilisées dans la péninsule indochinoise durant la guerre du Vietnam, dans les Balkans et au Sud-Liban. L'association Handicap International a condamné dès 2013 leur "utilisation croissante" par les forces de Bachar al-Assad en Syrie.