Le confinement peut s'avérer dramatique pour les femmes qui craignent les violences de leur conjoint. Les associations sont d'autant plus inquiètes que ces femmes ne peuvent plus les appeler au secours. Dans le Nord, Delphine Beauvais, directrice de l'association Solfa, "Solidarité femmes accueil", en charge des violences faites aux femmes, s'alarme sur Europe 1 de la baisse des appels reçus. "Pour nous la diminution des appels est vraiment significative : cela veut dire que ces femmes n'ont pas la possibilité de nous joindre. Ça veut dire qu'elles sont sous surveillance, qu'elles sont pistées".
Moins de possibilités d'appeler, un risque de passage à l'acte plus élevé
Si les violences conjugales ne naissent pas de cette situation de confinement, car comme le rappelle la directrice, "les violences conjugales sont là bien évidemment en amont", le fait de se retrouver "24h/24 avec l'autre, cette situation de tension, d'emprise, de domination, peut induire un passage à l'acte beaucoup plus important".
Certaines femmes n'ont, de plus, pas forcément la possibilité de s'isoler facilement, ou d'accéder à un ordinateur. "On a des femmes qui nous appellent et nous disent 'je profite de ce que mon conjoint est aux toilettes pour vous appeler trois minutes', puis elles raccrochent, et nous rappellent trois minutes plus tard, quand c'est possible...", confie ainsi Delphine Beauvais. "Même par internet, ça reste compliqué pour certaines d'avoir accès à une boîte mail, à l'ordinateur, et d'effacer toute trace de leur passage".
Une menace importante à prendre en compte pour les femmes victimes, évidemment, mais aussi "pour les enfants qui, pour nous, sont aussi les victimes directes de cette situation."