Bac 2016 : le prénom influe-t-il sur la mention ?

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M.Du
Quelles sont les chances de décrocher une mention au baccalauréat selon que l’on s’appelle Apolline ou Cindy ?

Le Baccalauréat à peine terminé, les candidats n’attendent qu’une chose : les résultats. Et ils sont nombreux à rêver de décrocher une mention. Mais, selon votre prénom, les chances d’avoir la mention "Très Bien" sont bien différentes. Réponses avec Baptiste Coulmont, sociologue qui, depuis 2012, travaille sur la corrélation entre prénom et mention Très Bien.

Quels résultats en 2015 ? L’année dernière, les "Joséphine" se détachaient clairement des autres. Sur 328 candidates, 22% ont obtenu la mention "Très Bien" au Bac. Du côté des garçons, qui obtiennent généralement de moins bons résultats que les filles, les "Augustin" mais aussi les "Alban" s'étaient distingués. Ces derniers avaient obtenu un pourcentage de 11,15% de mentions "Très bien" sur 200 candidats. C’est le même pourcentage que les "Camille" mais qui elles ou eux étaient 4.000 candidats. En bas du tableau, on trouvait les "Anissa", les "Steven" ou les "Kelly".  

Différentes catégories de prénoms. Le sociologue distingue plusieurs catégories de prénoms. Il y a d’abord certains prénoms donnés par "les bourgeois et aristocrates" comme les "Quitterie, les Domitille ou les Guillemette" : "Elles ne sont que quelques centaines mais obtiennent beaucoup de mentions 'Très Bien'". Ces prénoms ne se sont pas diffusés dans les classes populaires, contrairement, par exemple, aux "Nicolas" qui se sont retrouvent dans toutes les couches de la population.

Autre exemple : le prénom "Inès". "C’est un prénom mixte donné à des enfants d’immigrés mais aussi dans les Hauts-de-Seine chez les bourgeois. Elles obtiennent donc des résultats moyens", explique Baptiste Coulmont. Il y a enfin les prénoms donnés dans les classes populaires, comme les "Jennifer, les Jessica ou les Kevin" qui obtiennent moins de mention Très Bien. Ces prénoms ne se sont pas diffusés aux couches plus aisées.

Qu’est ce que cela dit ? "L’idée, c’est qu’il ne devrait pas y avoir de différences entre prénoms mais aujourd’hui en France, on constate qu’une partie des prénoms est vraiment surreprésentée dans certains milieux sociaux", décrit le sociologue.

Pour autant, pas d’inquiétude à avoir si vous vous appelez Jessica ou Kevin. "Ça ne dit absolument rien de la réussite individuelle", assure Baptiste Coulmont. "Je n’ai que les données de ceux qui ont réussi le Bac, donc on trouve toutes les 'Jessica' qui ont eu leur bac !"