Vendredi, à 10 heures (9 heures dans certaines académies), les quelque 753.148 candidats et candidates qui se sont présentés au bac 2018 sauront s'ils ont obtenu ou non le précieux sésame pour l'entrée dans les études supérieures. En attendant, pas moins de 174.000 professeurs ont dû travailler à leur tour pour corriger les copies et leur attribuer des notes, parfois décisives au moment de la moyenne finale. Mais comment sont-elles fixées ?
S'entendre sur la notation
Avant de s'atteler à la correction de leur paquet de copies dans leur salon, les correcteurs doivent d'abord "s'entendre" sur la notation. Pas question ici de décider collectivement de surnoter ou sanctionner trop durement la production de lycéens, mais au contraire de faire le point au niveau de l'académie sur les consignes, les attendus, les choses à éviter et les éventuels bonus à accorder aux élèves qui auraient utilisé une notion précise.
Au sein de chaque filière, les examinateurs de chaque matière utilisent une ou des copies test, corrigée(s) en direct, pour harmoniser leur future évaluation. Pour éviter qu'un enseignant ne se sente hésitant ou perdu au moment de la correction chez lui, des référents disponibles après cette "commission d'entente" sont désignés pour clarifier des points précis.
Corriger les copies
Pour les enseignants, rémunérés 5 euros par copie, la correction en elle-même représente le "gros" du travail. Le nombre de productions d'élèves à évaluer peut varier selon les correcteurs, entre 50 et près de 200 pour les séries technologiques. Un petit marathon, qui commence au lendemain de la commission d'entente, trois jours après l'épreuve. À mi-chemin de cette correction, les professeurs entrent les notes dans un logiciel, qui permet à leur académie de voir si leur notation est trop dure ou trop souple par rapport à la moyenne.
Harmoniser les notes
On pourrait croire qu'une fois évaluées, les copies sont définitivement classées. Au contraire : lors d'une commission d'harmonisation, qui dure une journée, les professeurs analysent les écarts entre les moyennes de chacun d'entre eux pour augmenter ou baisser les notes de leurs copies. L'objectif est de réduire cet écart pour un traitement équitable des lycéens. Toutes les productions ne sont cependant pas réévaluées, seulement celles qui sont jugées les plus problématiques, des copies hors-sujet mais pertinentes, par exemple.
Délibérer via un jury
Avant la confirmation définitive des notes, jeudi 5 juillet, un jury de délibération composé de plusieurs professeurs se réunit pour décider du sort des candidats dont la moyenne est située au seuil d'une mention ou du rattrapage, à 8/20. Mais l'essentiel des dossiers concerne les lycéens qui obtiennent une note entre 8 et 10/20, entre le rattrapage et l'obtention directe du diplôme. Pour ces élèves, le collège de professeurs regarde leur dossier scolaire, les notes et les appréciations, avant de décider en conséquence. C'est ainsi que des élèves peuvent obtenir très exactement 10/20 au bac, grâce au coup de pouce du jury de délibération.