Coup d’envoi, ce lundi après-midi à 14 heures, des épreuves de spécialité du bac 2023, pour plus d’un demi-million d'élèves de terminale en filière générale et technologique. Ces examens ont lieu, cette année, dans des conditions tendues en raison des grèves contre la réforme des retraites : transports perturbés et surveillants menacent de se mobiliser.
De quoi ne pas rassurer les élèves, déjà bien angoissés par ces épreuves qui comptent pour un tiers de la note finale du bac, et figureront dans leur dossier Parcoursup. Elles sont, pour la première fois, organisées très tôt dans l’année, en mars donc, comme le voulait la réforme du bac de Jean-Michel Blanquer entrée en vigueur en 2019, mais dont le calendrier a toujours connu des modifications en raison de la pandémie de Covid-19.
Prendre de la marge pour arriver à l’heure
Il va falloir prendre de la marge ce lundi pour arriver bien à l’heure avant le début de l’épreuve et éviter tout problème dans les transports pour Arthur, lycéen parisien de 17 ans. "J'habite assez loin de mon lycée, mais finalement, à chaque fois qu'il y a eu une grève, j'ai réussi à venir sans trop de soucis", se rassure-t-il. "Et puis il suffit de partir plus tôt, je prendrai encore plus de marge que d’habitude", ajoute l’adolescent.
Risque de "blocus" ?
La peur de voir le lycée bloqué plane également, même si cette action semble peu populaire auprès des jeunes, explique Samuel, également en terminale. "Je sais que les lycéens n'ont pas du tout en tête l'idée de mettre notre bac en galère, on a tous envie de passer le bac", souligne-t-il. "Après, on se mobilisera peut-être. Mais là, franchement, on est sur le bac, donc on n'est pas là pour bloquer", affirme l'étudiant.
Les élèves craignent aussi de ne pas avoir assez d'enseignants pour les surveiller car plusieurs syndicats ont appelé les profs à se mobiliser. Mais les proviseurs ont anticipé ces absences. Ils espèrent avoir assez de renfort pour remplacer les grévistes. "Les chefs d'établissement, les chefs de centre ont été amenés à convoquer davantage d'enseignants que d'habitude, ont mobilisé d'autres personnels dans l'établissement", explique Bruno Witz, le secrétaire général du syndicat des chefs d'établissement, le SNPDEN-Unsa.
"Il est possible que dans certains lycées, le nombre de surveillants soit inférieur à ce qui est initialement prévu. En tête des salles, il y aura un surveillant au lieu de deux. Ça n'empêchera pas de faire composer les élèves dans les bonnes conditions."
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Un appel à la grève des surveillants lancé par des syndicats
Des enseignants surveillants pourraient aussi faire grève, même si beaucoup confient ne pas avoir envie d’empêcher la tenue d’un bac déjà bien stressant pour leurs élèves. "Je me vois mal dire à mes Terminale que je vais défendre les retraites, donc le bac et les révisions passeront après", rapporte Thierry Gasnier, professeur d’Histoire-géographie au lycée Montaigne à Paris
"J'ai vraiment fait le choix de ne pas perturber leurs épreuves et je m'y suis pour l’instant tenu à 100 %", assure-t-il. Après trois années perturbées par le Covid-19, l'édition 2023 du nouveau baccalauréat peine, elle aussi comme les précédentes, à se dérouler sereinement.