Tout est parti d'un simple message posté par la journaliste Sandra Muller sur son compte Twitter, vendredi soir. Elle y écrit : "HASHTAG Balance ton porc : toi aussi raconte, en donnant le nom et les détails d'un harcèlement sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends". L'effet boule de neige ne s'est pas fait attendre. Le mot-clé "Balancetonporc" est devenu ce week-end l'un des plus populaires sur le réseau social. Plus de cinquante messages sont publiés chaque minute.
"Si mon expérience peut aider, tant mieux". "Tout est parti d'une blague. J'ai trouvé que ce hashtag était assez parlant. Avec un ton humoristique, on peut faire passer certains messages. J'ai considéré qu'il fallait montrer l'exemple, alors, j'ai balancé", explique Sandra Muller dimanche, au micro d'Europe 1.
La plupart des messages sont des témoignages de femmes. Elles décrivent des harcèlements vécus au travail, parfois très crus. Beaucoup d'évocations concernent le monde des médias et de la politique. Mais il y a aussi des histoires vécues dans la vie quotidienne, dans la rue, dans les transports en commun. "Si mon expérience, si le fait que je parle très franchement et très crûment, peuvent aider mes consoeurs en France, alors tant mieux", insiste Sandra Muller.
"Les gens agissent avec du bon sens". La journaliste de la Lettre de l'audiovisuel l'assure : il ne s'agit pas de délation. La quasi-totalité sont des accusations anonymes. "Il n'y a pas de risque de délation. Sinon ça risque de tomber sur le dos de la personne. Il y a très peu de réactions négatives sur Twitter. On ne voit pas beaucoup de noms. Les gens qui agissent sont assez responsables et agissent avec du bon sens", développe-t-elle. Le but, selon elle, n'est pas de faire de la délation, mais bien de faire prendre conscience de ce phénomène de grande ampleur. De nombreux hommes utilisent aussi le mot clé "Balancetonporc", mais pour soutenir la démarche de toutes ces femmes qui osent prendre la parole.