prison de Seysses 1:34
  • Copié
Charles Luylier, édité par Louis Epaulard // Crédit photo : Lionel BONAVENTURE / AFP , modifié à
Dans la banlieue de Toulouse, les surveillants du centre de rétention de Seysses vivent un enfer. Ils doivent, en effet, faire face à une violence quotidienne plus forte que jamais. Un phénomène en partie due à la surpopulation carcérale : 692 places pour 1.300 détenus, dont 20% qui dorment à même le sol. Un cas qui est loin d'être unique en France.

"On va lui b****r sa mère, ce fils de p*** là." Voici un exemple du torrent quotidien d'insultes que subissent les surveillants du centre de rétention de Seysses, dans la banlieue de Toulouse. Une véritable cocotte-minute en partie due à la surpopulation carcérale : 692 places pour 1.300 détenus, dont 20% qui dorment à même le sol. Une situation qui est loin de faire figure d'exception puisqu'en France, le taux d'occupation moyen dans les centres de détention est de 123%, et il a augmenté de 6% en un an

Situation de crise pour les surveillants pénitentiaires

Alors à Seysses, les surveillants pénitentiaires, à bout, demandent des renforts pour faire face à un quotidien d'une violence inouïe. "Il y a des menaces de mort", confirme au micro d'Europe 1 Jérôme Combelles, secrétaire FO du pénitentiaire. "Il y a un officier qui s'est fait suivre jusqu'à chez lui et agressé devant sa femme et son enfant. Moi je suis obligé d'habiter à une heure de mon lieu de travail pour éviter les personnes qui seraient libérées."

"On va l'attraper dans la cellule, on va la violer"

Une situation déjà très complexe, et qui l'est encore plus pour le personnel féminin de ce centre de rétention où 50% des détenus sont étrangers. "Parce qu'on est une prison frontalière, on se retrouve avec beaucoup de sans-papiers", explique une surveillante. "Par leur culture, ils arrivent [et disent] 'Toi t'es une femme, tu ne me donnes pas d'ordres. Je vais te violer aussi. On va l'attraper dans la cellule, on va la violer...' C'est quand même violent quoi."

Face à l'urgence de la situation, les syndicats réclament le transfert immédiat des détenus sous OQTF, ou sans attache dans la région, vers des prisons moins surchargées.