Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a estimé lundi que "l'émotion légitime" suscitée par l'affaire Théo "ne saurait en rien justifier" les "violences inacceptables" qui se sont produites le week-end dernier à Bobigny et à Argenteuil. Le gouvernement "les condamne avec la plus grande fermeté" et "salue à nouveau l'appel au calme empreint de dignité lancé il y a quelques jours par Théo", victime d'un viol présumé lors d'une interpellation, "et sa famille", a ajouté Bernard Cazeneuve dans un communiqué.
Devoir d'exemplarité des forces de l'ordre. Le Premier ministre, qui recevait les associations de lutte contre le racisme, "a rappelé le devoir d'exemplarité des forces de l'ordre" devant prévaloir "en toutes circonstances et pour toutes leurs interventions". Il a "insisté sur la volonté du gouvernement de poursuivre le travail de renforcement de la confiance entre la police et la population", alors que les violences qui se succèdent depuis plus d'une semaine ont remis les banlieues dans le débat à quelques semaines de la présidentielle.
Apaiser les échanges. "C'est dans cet esprit que le déploiement des caméras-piétons mis en oeuvre par le gouvernement va se poursuivre", a ajouté Bernard Cazeneuve, qualifiant cette mesure de "la plus efficace pour lutter contre les discriminations et apaiser les échanges". A propos de Théo, toujours hospitalisé après l'interpellation du 2 février à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, "la justice est saisie" et "il lui appartient d'établir la vérité des faits et des responsabilités", a ajouté Bernard Cazeneuve, qui a souligné qu'il avait "dans cette attente, prononcé à titre conservatoire la suspension des policiers mis en examen".