L'ancien maire de Sevran (Seine-Saint-Denis) Stéphane Gatignon a appelé vendredi à "faire péter le ghetto", au lendemain de la présentation du rapport de Jean-Louis Borloo sur les banlieues. "C'est un rapport assez complet [...] qui aborde tous les aspects", a jugé le maire démissionnaire écologiste (UDE) sur RMC. "Surtout il appelle à se mobiliser. Ce n'est pas que de l'argent de l'État qu'il attend."
Un soutien actif. "Moi, ce qui me semble prioritaire [...] c'est une volonté politique, un travail pour soutenir les projets", a-t-il poursuivi, appelant à "appuyer" les maires qui "retravaillent sur leur ville", pour essayer de "faire péter le ghetto". "C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut arrêter d'empiler la pauvreté sur la pauvreté, les plus fragiles avec les plus fragiles, il faut ouvrir et il faut que l'État nous permette de ne pas faire que du logement social de base", a-t-il développé. "Mixer les populations, ça, c'est essentiel, péter le ghetto. Ça, ce n'est pas seulement de l'argent."
Mettre cinq milliards sur la table. Maire écologiste de Sevran depuis 2001, Stéphane Gatignon a démissionné en mars de ses fonctions, "usé" par le "mépris de l'État pour les banlieues".
Intitulé Vivre ensemble - vivre en grand la République, le rapport sur la politique de la Ville remis jeudi par Jean-Louis Borloo au Premier ministre propose la création d'un fonds doté de "5 milliards d'euros" et met en garde contre le risque de "nouvel apartheid" en matière de mixité hommes-femmes. Il nourrira le "plan de mobilisation" en faveur des quartiers prioritaires qu'Emmanuel Macron annoncera "dans le courant du mois de mai".