Une délégation d'une douzaine de membres, reçue à partir de 15h30 par Sophie Brocas, préfète de la région Centre-Val de Loire et coordinatrice de bassin, a indiqué qu'elle comptait rester dans le bâtiment jusqu'à un déblocage de la situation.
Cette occupation, aussi bien de l'agence que de la rue adjacente, n'affecte en rien le programme de la journée de revendication de samedi à Paris, ont insisté les organisateurs. Si l'essentiel des membres du Convoi de l'eau étaient encore présents vendredi soir sur place, une partie d'entre eux avait pris la route en direction de Paris.
La crispation du Convoi de l'eau s'est cristallisée vendredi sur le chantier de retenue d'eau de Priaires (Deux-Sèvres). Selon les organisateurs, des grilles ont été installées ces derniers jours sur ce site, indiquant d'après eux le début imminent des travaux.
"On restera le temps qu'il faut"
"La délégation reste à l'intérieur et ne sortira que par la force. On veut un moratoire sur les mégabassines. Un moratoire ça veut dire pas de poursuite des travaux, pas de début des travaux, or des grilles ont été posées sur le site de Priaires", a expliqué Basile Dutertre, porte-parole des Soulèvements de la Terre, lors d'un point presse à 19h00. "L'Etat n'a que deux alternatives. Soit il applique le moratoire, soit il fait le choix de la violence politique, en nous sortant par la force", a-t-il ajouté.
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Quelques minutes plus tard, Julien Le Guet, chef de file du collectif Bassines non merci, est sorti du siège de l'agence de l'eau pour faire un point sur les discussions. "On restera le temps qu'il faut. S'il faut nous sortir, ce sera manu militari. La préfète nous propose 'pas de pelleteuse avant le 4-5 septembre'. C'est de la provocation", a-t-il estimé depuis les grilles du bâtiment, alors que la délégation était ravitaillée en nourriture par dessus le portail par d'autres militants.
En début d'après-midi, la Confédération paysanne avait insisté sur sa volonté d'établir "un vrai dialogue" avec l'Agence de l'eau Loire-Bretagne. "Ce dialogue (...) passe par une condition, l'arrêt immédiat des chantiers en cours et surtout l'ouverture d'aucun chantier de nouvelles bassines", avait ainsi rappelé Laurence Marandola, porte-parole nationale de la Confédération paysanne.
Parti depuis le 18 août dernier
De son côté, la préfète Sophie Brocas a regretté la position de la délégation présente à l'agence, refusant toutefois l'usage de la force pour l'obliger à quitter les lieux. "On a dialogué pendant plus de cinq heures. (...) On a fait des ouvertures pour maintenir le dialogue car la République, c'est le dialogue, pas l'ultimatum. On a proposé d'aller discuter avec les porteurs de projet" des bassines déjà financées, comme à Priaires, a expliqué Mme Brocas lors d'une conférence de presse vendredi soir.
"C'est un geste républicain, ils trouvent ça insuffisant. Je regrette cette fin de discussion", a-t-elle ajouté. Vendredi soir, plusieurs dizaines de tentes installées depuis la veille étaient encore présentes devant le siège de l'agence, situé à environ 10 km du centre-ville d'Orléans. Environ 800 personnes ont participé à la journée de mobilisation, selon les organisateurs, 300 selon le préfecture.
Parti de Lezay (Deux-Sèvres) le 18 août, le cortège avait atteint jeudi soir sa destination finale, le siège l'Agence de l'eau Loire-Bretagne, après avoir sillonné Deux-Sèvres, Vienne, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret pour dénoncer "l'accaparement de l'eau" et son financement public.