La CGT saura ce vendredi à la mi-journée si elle est parvenue à rester le premier syndicat au niveau national ou si la CFDT l'a détrônée, ce qui serait "un choc" pour le paysage syndical français selon Laurent Berger, secrétaire général du challenger.
Des résultats encore incertains. La direction générale du travail (DGT) a convoqué en fin de matinée les cinq organisations représentatives CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC pour leur annoncer les résultats. Solidaires et Unsa, non-représentatives en ayant recueilli moins de 8% des suffrages lors des précédents résultats en 2013, seront reçues juste après. En mars 2013, la CGT et la CFDT étaient au coude-à-coude : 26,77% des voix pour la CGT, 26% pour la CFDT, suivies de FO (15,94%), la CFE-CGC (9,43%) et la CFTC (9,3%).
Plusieurs suffrages pris en compte. Les résultats communiqués vendredi sont une agrégation de plusieurs suffrages, décidée dans le cadre de la loi Larcher de 2008 sur la représentativité syndicale : votes recueillis entre janvier 2013 et décembre 2016 dans les entreprises de plus de 11 salariés ; votes recueillis dans les sociétés de moins de 11 salariés (TPE) entre décembre 2016 et janvier 2017 ; votes des chambres départementales d'agriculture qui ont eu lieu en janvier 2013 pour les salariés de la production agricole. Au total, 5,3 millions de personnes ont voté, soit 200.000 de plus qu'en 2013, "ce qui permettra de renforcer la légitimité de la mesure", souligne la DGT.
8%, nouveau plancher. Outre la barre des 8%, pour être représentatif au niveau national, un syndicat doit l'être dans des branches de l'industrie, de la construction, du commerce et des services. Depuis la loi Larcher, pour être représentatif dans une branche, un syndicat doit y avoir recueilli 8% des suffrages. Jusqu'à présent, il suffisait que ce syndicat soit affilié à l'une des cinq organisations représentatives au niveau national, même si ce syndicat avait recueilli moins de 8% dans cette branche.
"C'est un vrai changement démocratique", se réjouit Luc Bérille, secrétaire général de l'Unsa. "La CGT, FO ou la CFTC ne pourront plus négocier dans des branches où elles auront moins de 8%", ajoute-t-il.
"Être représentatif" pour participer aux négociations. Ces syndicats doivent également remplir plusieurs critères de représentativité (ancienneté minimale de deux ans, indépendance, respect des valeurs républicaines, transparence financière...). Être représentatif permet à un syndicat de participer aux négociations et de conclure des accords au niveau national ou interprofessionnel.
La loi de 2008 a rendu les syndicats tributaires de leur audience et mis fin à la présomption "irréfragable" de représentativité dont bénéficiaient par décret de 1966 jusqu'à présent les cinq confédérations (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC), qui ont finalement été reconduites dès 2013. Dans les entreprises, cette loi est valide depuis 2009, où la représentativité est fixée à 10%.