Ils valent leur pesant d'or à la revente : les GPS agricoles sont de plus en plus volés dans les exploitations. En France, les vols de ces objets précieux ont augmenté de 25% en un an, alors qu'ils sont revendus plusieurs milliers d'euros au marché noir. En Haute-Garonne, plus de 500.000 euros de matériel ont été dérobés depuis cet été, et les agriculteurs apparaissent démunis face à l'ampleur de ce phénomène.
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40.000 euros de préjudice pour un agriculteur
C'est le cas de Mathieu Maronez. Son GPS, situé dans la cabine de sa moissonneuse batteuse, lui est indispensable. L'écran indique en temps réel l'humidité des sols ou le relief de ses 168 hectares de terres. Mais l'agriculteur a été victime de trois vols en cinq mois. "La cabine était fermée à clé. Ils m'ont quand même cassé la poignée. Ils ont démonté des vis derrière l'écran", explique-t-il.
"La première fois au mois d'août, deux équipements volés et 30.000 euros de préjudice. Et une deuxième fois il y a 15 jours, un préjudice d'environ 8.000-9.000 euros hors taxes. Sur l'année, ça fait 40.000 euros. Ils sont partis avec un beau butin", souffle-t-il au micro d'Europe 1.
"C'est dans un bain de sang que ça se terminera"
Ces GPS sont au cœur d'un vaste trafic, assure Nicolas Atès, secrétaire général de la Chambre d'agriculture de Haute-Garonne. "Le receleur va dire 'il m'en faut dix', on sait déjà que le produit est revendu et part dans les pays de l'Est. C'est terminé, on ne les retrouve jamais", affirme-t-il.
Les agriculteurs n'ont certainement pas besoin de ça en ce moment, poursuit Nicolas Atès. "Il y en a qui sont dans des situations économiques qui ne sont plus vivables. Beaucoup sont équipés d'armes à feu, donc c'est dans un bain de sang que ça se terminera", alerte-t-il. D'autant qu'en plus des vols de GPS, phénomène récent, les agriculteurs doivent aussi faire face aux habituels vols d'engins et de ferraille en tout genre.