"Passer à la hussarde" sur le code du travail "ne marchera pas", avertit le leader de la CFDT, Laurent Berger, invoquant d'autres leviers pour l'emploi comme "la cogestion dans les entreprises", dans un entretien publié mardi dans le quotidien Les Echos.
"Il se trompe s'il croit que cela lui permettra d'éviter un conflit social". "Une réforme hâtive du code du travail serait contre-productive", a prévenu le secrétaire général de la CFDT, soulignant le caractère "indispensable" du "temps de la concertation". "Si Emmanuel Macron veut passer à la hussarde, ça ne marchera pas", a mis en garde Laurent Berger, alors que le chef de l'Etat envisage de réformer le code du travail rapidement par ordonnances. "Il se trompe s'il croit" que cela "lui permettra d'éviter un conflit social", a-t-il insisté, appelant le gouvernement à "jouer la transparence et la concertation", à "donner du sens à son projet". "Une réforme du code du travail à elle seule ne va pas créer de l'emploi", a-t-il ajouté.
Evaluer les réformes lancées ces dernières années ? Citant d'"autres leviers essentiels pour développer l'emploi", comme les "investissements massifs dans la transition écologique" ou la "formation professionnelle", le numéro un de la CFDT a insisté sur le "développement de la cogestion dans les entreprises", un sujet "évoqué" par Emmanuel Macron pendant la campagne. Laurent Berger a par ailleurs demandé une "évaluation" des "nombreuses réformes" lancées ces dernières années pour lutter contre le chômage ("rupture conventionnelle, nouvelles procédures pour les plans sociaux, restauration des marges des entreprises").
Mesurer les résultats. "Même chose sur les indemnités prud'homales que le président veut plafonner", a-t-il ajouté. "Ne faudrait-il pas d'abord mesurer" les résultats du "barème indicatif" mis en place dans la loi Travail, s'est interrogé Laurent Berger, en attente de la "démonstration de l'efficacité d'un plafonnement". Et selon lui, "le préjudice subi doit être réparé intégralement".