Plusieurs associations de riverains et commerçants, ainsi que l'élu LR Jean-François Legaret ont déposé des recours pour demander l'annulation d'un arrêté de la maire PS de Paris Anne Hidalgo fermant la berge de Seine rive droite à la circulation automobile. Les associations locales de riverains, de commerçants ou d'élus, ont jusqu'à vendredi soir pour saisir le tribunal administratif pour tenter de faire annuler l'arrêté, pris le 6 mars, actant la piétonnisation très polémique de la voie Georges-Pompidou sur 3,3 kilomètres.
Huit recours. Vendredi, en milieu d'après-midi, huit recours ont été enregistrés au tribunal administratif. L'avocat de plusieurs requérants, Jacques Delacharlerie, inscrit au barreau de l'Essonne, a expliqué avoir déposé des recours au nom de quatre associations (Association des commerçants et riverains du cœur de Paris, Patrimoine et environnement, Défense du site de Notre-Dame et Comité de l'île Saint-Louis) et de plusieurs riverains. Parmi les motifs de ces recours figure le fait que la maire de Paris ne peut, selon lui, invoquer des problèmes de circulation "compte tenu de ce que les voies sur berges étaient fermées depuis 18 mois", ou qu'"aucune nécessité de sécurité publique ne justifie une mesure de police". L'audience aura lieu le 3 juillet, a précisé l'avocat.
Combat politique. L'élu LR Jean-François Legaret, maire du 1er arrondissement de la capitale, a également indiqué avoir déposé un recours contre l'arrêté, qui est selon lui "aussi mal fondé que le précédent et peut être même davantage", l'argument de la défense du patrimoine étant à ses yeux "déconnecté de la réalité". La présidente LR de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, n'a en revanche pas déposé de nouveau recours, expliquant notamment que son "combat n'est pas juridique, il est social et environnemental". Quant à l'association 40 millions d'automobilistes, elle n'a pas déposé de recours, mais prépare "une riposte assez sympathique", a indiqué son directeur délégué général Pierre Chasseray, sans en dire davantage.
Anne Hidalgo avait piétonnisé la voie au cœur de Paris au nom de la lutte contre la pollution de l'air. Le tribunal administratif a annulé la décision le 21 février, arguant d'une étude d'impact du projet qui "comportait des inexactitudes, des omissions et des insuffisances". La maire avait repris un arrêté, cette fois au nom de la défense du patrimoine, les berges étant classées à l'Unesco.