"À travers les déclarations dans les revues très spécialisées, les revues du parfait terroriste, nous voyons que notre action militaire en Syrie ou au niveau de l'Afrique constituent pour nous un ciblage hors pair jamais atteint jusqu’à maintenant." Vendredi, Bernard Squarcini, l’ancien directeur de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) a confirmé les propos de Patrick Calvar, le patron de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI). Lors d’une audience à l'Assemblée nationale, dont le compte-rendu a été dévoilé mercredi, ce dernier a déclaré que la France était clairement visée par le groupe État Islamique.
Risques d'attentats à l'explosif. Il a également dit craindre un retour de l’attentat à la bombe. "On est sur le retour du terrorisme de masse. On l’a vu sur les derniers événements. Aujourd'hui, Daech a trois stratégies. Déstabiliser l’Europe par une vague d’immigration sans précédent, cela a été atteint, infiltrer ces réseaux pour asseoir des réseaux dormants, c’est fait, malgré tous les contrôles dans le cadre de Schengen. Enfin, c’est s’attaquer à la piraterie maritime et à la déstabilisation des plages et des rives de Méditerranée à partir de l’été", explique Bernard Squarcini sur Europe 1. "Ce sur quoi nous travaillons en terme de prévention, c’est l’ attentat, avec de l’explosif, touchant plusieurs endroits d’une même ville, au même moment."
Interdire certaines "fan zones". Selon lui, l’Euro 2016 et les plages de Méditerranée sont des cibles de choix. "Déjà, en 1998 pour la Coupe du monde de football, nous avions démantelé trois réseaux qui avaient prévu de faire des attentats. Bien sûr, cela constitue un risque énorme."
Il préconise d’interdire certaines "fan zones", ces espaces dédiés aux supporters lors de l’Euro, et notamment celle installée au pied de la Tour Eiffel. "Je me souviens les attentats du Groupe islamique armée à Paris, en 1995. Al-Ansar affichait comme symbole la Tour Eiffel qui explosait en plusieurs morceaux. Je regarde ce qui s’est passé dans l’histoire. À un moment, il faut faire des choix politiques."