La préfecture aura le mot de la fin sur ce projet de ferme (photo d'illustration). 1:10
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Théo Maneval, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Un exploitant belge déjà installé à Houlbec-Cocherel, près d'Évreux, entend doubler son cheptel en passant de 530 à 1.069 bovins. Riverains et élus locaux protestent. 
REPORTAGE

La première mouture, lancée il y a 10 ans dans la Somme - et finalement retoqué par la Justice - avait beaucoup fait parler... Et voilà qu'un autre projet de ferme de "1.000 vaches", en élevage intensif, pourrait sortir de terre dans le département de l'Eure. À Houlbec-Cocherel, près d'Évreux, un exploitant belge déjà installé veut doubler la taille de ses installations...

"J'ai vraiment peur que ce soit une catastrophe"

"Déjà qu'on a énormément de désagréments : les mouches, l'odeur...", énumère une habitante installée à moins de 200 mètres de la ferme actuelle. "L'épandage, c'est conséquent : je me suis vue relaver du linge que j'avais étendu parce qu'il sentait trop mauvais, on ne pouvait pas le porter !"

Alors, l'idée de voir le cheptel passer peut-être de 530 à 1.069 bovins ne la ravit pas. "Il y a quand même 65 maisons ici", justifie-t-elle. "Il y a des enfants, et là j'ai vraiment peur que ça soit une catastrophe, quoi."

"Ça peut représenter une dizaine d'emplois supplémentaires"

L'exploitant belge installé veut donc doubler la taille du site, où il élève déjà des vaches laitières de manière intensive, dans des hangars. "Cela profitera au territoire", estime le président de la Chambre d'Agriculture du département, Gilles Lievens. "Son projet c'est de pouvoir transformer le lait sur place, faire du fromage, ça peut représenter une dizaine d'emplois supplémentaires."

Mais pas de quoi convaincre la mairie de Houlbec, qui voit, elle, un double discours du côté de l'Etat : Comment peut-on prôner la protection de la planète et autoriser un tel projet ? "C'est complètement contradictoire, on est vraiment à contre-courant de l'élevage raisonné, du bien-être animal", martèle Yannick Caillet, conseiller municipal. "Les pouvoirs publics y sont très sensibles, après il faut qu'ils concrétisent en refusant ce genre de projet."

Car in fine c'est bien l'Etat, via la Préfecture, qui donnera ou non le feu vert à cette ferme aux 1.069 vaches. La décision est attendue à la fin de l'année.