La CGT-Chimie a appelé les salariés de la filière pétrole française à bloquer les installations du pays à partir de mardi pour protester contre la réforme des retraites. Francis Duseux, président de l'Ufip (union française des industries pétrolières), invité sur Europe 1, ne croit pas à une forte mobilisation.
Mardi, la grève contre la réforme des retraites entrera dans sa 34ème journée. Alors qu'un dialogue de sourds s'est installé entre le gouvernement et les syndicats, la CGT-Chimie a appelé fin décembre à bloquer les installations pétrolières du pays (raffineries, terminaux pétroliers, dépôts) du 7 au 10 janvier. Francis Duseux, président de l'Ufip, l’union française des industries pétrolières, estime que c'est "un effet d'annonce" et ne pense pas que la mobilisation sera très suivie.
L'appel de la fédération CGT-chimie, syndicat majoritaire chez Total, ne date d'ailleurs selon lui pas d'hier. "Nous avons ce genre d'annonce depuis le 5 décembre. Vendredi soir, il y avait moins de 100 stations-services en défaut. Les raffineries ont toujours continué à fonctionner depuis le 5 décembre, et il n'y a eu que deux dépôts bloqués sur 200. 100 stations sur 11.000, je vous assure que ce n'est pas beaucoup", affirme le président de l'Ufip sur Europe 1.
"Je ne crois pas qu'il y aura ce genre de mobilisation"
De plus, ajoute-t-il, "on a l'obligation, nous opérateurs pétroliers, d'avoir au moins trois mois de stocks. Dans une zone où par exemple une raffinerie a stoppé de charger pendant huit heures, on demande au gouvernement de relâcher ces stocks stratégiques et ça a très bien marché depuis le 5 décembre", affirme Francis Duseux, qui rappelle que la police intervient de toute façon en cas de blocage de dépôt.
Il a donc du mal à croire "que cela change la semaine prochaine. Je crois qu'il y a un effet d'annonce : si vous faites peur aux Français, en disant 'on va tout bloquer', tout le monde se précipite aux pompes et là, la logistique n'est pas faite pour cela. Et je crois que c'était l'intention des déclarations de ces derniers jours... Je ne crois pas qu'il y aura ce genre de mobilisation", considère le président de l'Ufip, qui appelle à l'apaisement et à ne surtout pas se précipiter en station-service.
La France métropolitaine compte huit raffineries dont cinq dépendent de Total, deux d'Esso et une de Petroineos. Quelque 200 dépôts sont répartis dans tout le pays.