Laurent Berger dénonce les méthodes de la CGT. 2:45
  • Copié
, modifié à
Laurent Berger, leader syndical de la CFDT, dénonce les blocages de raffineries, qui selon lui font subir à tous les citoyens les revendications de la CGT. 
INTERVIEW

"La CGT ne peut pas imposer ses vues par ses modes d'actions". Pour le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, la CGT va trop loin dans ses méthodes pour exiger le retrait de la loi Travail, évoquant le blocage des raffineries qui créent des pénuries d'essence : "Il faut respecter ceux qui sont d'accord (avec la loi Travail, ndlr), donc respecter la possibilité d'aller travailler, et la possibilité de circuler", a déclaré Laurent Berger dans le Club de la Presse mardi.

La CFDT ne veut pas empêcher les salariés de travailler. "Le droit de grève, j'y tiens, rappelle Laurent Berger. Que des salariés décident de faire grève, je ne vois pas en quoi on pourrait le contredire. Mais quand certaines raffineries, et notamment une en Normandie, sont bloquées car on bloque les entrées mais que les salariés y travaillent : là je ne suis pas d'accord, car ce n'est pas le respect d'une certaine démocratie syndicale et ça donne une mauvaise image du syndicalisme", dénonce le leader syndical. Laurent Berger assure que dans cette raffinerie normande, une petite partie des salariés s'est mise en grève mais que la raffinerie n'est pas à l'arrêt, et ses entrées ont quand même été bloquées.

"Ne pas attiser les braises". Le secrétaire général de la CFDT pointe du doigt la responsabilité des syndicats, qui ne comptent pas relâcher la pression sur le gouvernement : "On est dans une société qui se radicalise parfois, là c'est le fait de citoyens, explique Laurent Berger faisant référence aux casseurs. Mais là on est face à des responsables : lorsque vous menez une organisation syndicale, vous êtes le représentant des autres et la société a le droit d'avoir une attente à votre égard et notamment d'avoir un degré de responsabilité et de ne pas attiser les braises", souligne-t-il. 

La CFDT ne demande plus aujourd'hui le retrait de la loi Travail, et n'est pas non plus favorable à une évolution du texte, satisfaite d'avoir fait entendre ses revendications : "Ceux qui ont fait reculer le gouvernement sur la première version de la loi qui n'était pas acceptable, c'est la CFDT. J'avais mis 5 objectifs et on a obtenu les 5."