Comment ça va ? Comme un troisième lundi de janvier... On y est, au "Blue monday", le "lundi de la déprime". Depuis une étude publiée en 2005 par un psychologue rattaché à l'université de Cardiff, au Pays de Galles, ce jour est considéré comme le plus déprimant de l'année. L'auteur, Cliff Arnal, se base sur un ensemble de paramètres peu réjouissants, qui convergeraient tous en ce jour maudit : la mauvaise météo, l'éloignement des vacances de Noël pas encore compensé par les prochains congés, les difficultés financières entraînées par les fêtes ou les soldes, la paye qui est encore loin ou encore l'échec des bonnes résolutions.
>> La formule ci-dessous résume tout, "W signifiant "Weather" (météo), "d" pour "debt" (dette), "T" comme "Time" (temps écoulé depuis Noël), "Q" pour "temps écoulé depuis nos résolutions du Nouvel An", "M" pour "Manque de motivation" et "Na" pour "besoin d'agir" :
Une étude commanditée. L'étude pourrait être recoupée avec les conclusions d'une autre enquête, réalisée en 2013 par FirstCare. Ce cabinet de conseil aux entreprises avait en effet constaté au Royaume-Uni un pic d'absentéisme au travail ce même jour. Mais (si tant est que vous l'avez toujours) ne rangez pas non plus votre sourire tout de suite. Car l'étude de Cliff Arnal, qui ne concerne que les pays de l'hémisphère nord de la planète qui ont des vacances en janvier, n'est pas d'une objectivité à toute épreuve. Elle a, en effet, été réalisée dans le cadre d'une opération markéting pour l'agence Sky Travel, qui voulait vanter les bienfaits des voyages en janvier.
Bonne journée. #BlueMondaypic.twitter.com/WsBoee6M6M
— Ornikkar (@ornikkar) 18 Janvier 2016
Triste mais pas déprimant. En outre, si les paramètres pris en compte font bien de ce lundi un jour "triste", ils n'en font pas forcément un jour "déprimant". "Ni les moments de l’année ni les variations météorologiques dues aux saisons n’auraient d’influence importante sur les symptômes dépressifs de la majorité de la population", décrypte ainsi le Journal of affective disorders, spécialiste des troubles de l'humeur. Preuve que la "déprime généralisée" est difficile à saisir : une autre "étude", réalisée à partir de Twitter par une "entreprise de boissons protéinées", citée l'an dernier par Les Inrocks, a constaté un pic de "mots négatifs" le premier lundi de janvier. Précisons, enfin, que ce type d'études ne s'applique ni aux pays touchés par la guerre et la famine, ni aux îles paradisiaques.