Le rassemblement "Justice pour Théo" a donné lieu à de nombreux dérapages dimanche, à Bobigny. En marge de cette manifestation contre les violences policières, réunissant quelque 2.000 personnes selon la préfecture de police de Paris, des casseurs ont incendiés plusieurs véhicules, s’en sont pris à des commerces, au mobilier urbain, mais aussi aux agents de police présents sur place pour sécuriser les environs du palais de justice de Bobigny.
"On était vraiment surpris que ça dégénère à ce point vu le nombre de policiers présents. Vu le dialogue continu que l’on avait avec eux, on ne s’attendait pas à ce que ça se passe aussi mal", a expliqué au micro d’Europe 1 Issa Bidard, tout juste 18 ans et l’un des organisateurs du rassemblement.
"Des événements isolés". Pourtant, le jeune homme veut faire oublier les nombreux incidents qui ont émaillé le rassemblement de dimanche. "L’important pour nous c’est la réussite que ça a été, c’est-à-dire plus de 2.000 personnes réunies pour une seule chose : dénoncer des violences policières trop quotidiennes. On a grandi avec, et même des gens qui n’ont pas forcément grandi avec étaient avec nous pour les dénoncer. Donc on préfère retenir ça plutôt que des événements isolés, conduits par quelques dizaines de personnes mal intentionnées, qui ne nous ont pas rendu service et qui ont manqué de respect aux familles des victimes selon moi".
Dépasser la violence. "Si on abandonne, parce qu’une minorité est violente, alors on donnera raison à cette minorité parce que l’on ne proposera aucun autre moyen que la violence pour s’exprimer", estime encore Issa Bidard, qui promet d’autres rassemblements contre les violences policières. "On sera vigilants à chacune des bavures de la police pour réclamer justice".