C’est en remontant la piste de l’attentat raté de Notre-Dame de Paris que les enquêteurs sont tombés sur l’inquiétant profil de Sarah H, 23 ans. En tentant de retrouver Inès, la fille du propriétaire de la voiture contenant les bonbonnes de gaz, ils découvrent que la jeune fille se cache à Boussy-Saint-Antoine, dans l’Essonne, chez Amel S., 39 ans. Une troisième femme, Sarah H., est présente avec elles.
Jeudi soir, les policiers de la DGSI, en planque en bas de l’immeuble, repèrent les trois femmes sur le parking. Amel S. et Sara H. sont entièrement voilées tandis qu’Inès porte une simple casquette. Toutes trois restent un moment sur le parking de l’immeuble avant que Sarah H. ne court vers la voiture banalisée et assène un coup de couteau à l’agent. La lame, d’une vingtaine de centimètres, le blesse à l’épaule. Elle s’enfuit en criant Allah Akbar, mais est rapidement rattrapée. Inès tente à son tour d’agresser le policier. Ses collègues ripostent et la blessent à la jambe.
Des connexions avec Abballa et Adel K. Sarah H., née en 1993 à Lisieux, entretenait de nombreux liens avec les milieux djihadistes français, à tel point que dans les couloirs de la DGSI, les enquêteurs la surnomment "la passionara du djihad". Élevée par sa mère, en grande partie dans le Var, jamais reconnue par son père, elle avait tenté de rejoindre la Syrie l'an dernier. L'alerte avait été donnée rapidement et Sarah H. retrouvée grâce à sa tablette à Istanbul et renvoyée en France. Elle projetait alors de se marier à un soldat de l'EI. De retour chez elle, elle écume les réseaux sociaux à la recherche d'un nouveau mari. Et pas n'importe qui ! Selon le procureur, elle avait dans un premier temps projeté de se marier avec Larossi Abballa, le terroriste de Magnanville qui a assassiné un couple de policiers à leur domicile. A sa mort, elle a ensuite été promise à Adel K., l’un des deux assassins du prêtre dans l’Eglise de Saint-Etienne-du-Rouvray.
Elle était actuellement la "promise" à Mohamed Lamine A., connu des services de renseignement pour son islamisme radical, et arrêté jeudi au Mureaux en même temps qu’elle. Il est aussi le frère Charaf-Din A., un proche de Larossi Abballa, condamné en 2013 avec le terroriste dans le dossier de la filière pakistanaise et à nouveau incarcéré depuis l’attentat de Magnanville, suspecté d’avoir gardé des liens avec Abballa.
Un testament a été trouvé au domicile de la suspecte, caché sous son lit.