Alteo a annoncé jeudi avoir porté plainte pour vol de minerais de bauxite contre des militants de l'association ZEA qui avaient ensuite déversé le 12 février ce qu'ils avaient alors présenté comme des résidus toxiques, des "boues rouges", devant le ministère de la Transition écologique.
Le 12 février, une dizaine d'opposants aux rejets en mer et au stockage en plein air des "boues rouges" de l'usine Alteo de Gardanne (Bouches-du-Rhône) avaient déversé un chargement de ce matériau devant les portes du ministère à Paris. Le fondateur de l'ONG ZEA Olivier Dubuquoy avait indiqué être entré sur le site de Mange-Garri "comme dans un moulin".
Il s'agissait de "bauxite". Alors que les militants écologistes avaient présenté ces matériaux comme des résidus "toxiques", Alteo assure jeudi qu'il ne s'agissait en réalité "absolument pas de résidus solides mais simplement de bauxite, la matière première à partir de laquelle Alteo travaille pour produire de l'alumine de spécialité".
"Plus aucun rejet de boues rouges dans la mer". Depuis 2016, sur ordre de l'Etat, Alteo - qui en 50 ans a envoyé en Méditerranée au moins 20 millions de tonnes de ces "boues", des résidus chargés d'arsenic ou de cadmium (au moins 30 millions selon l'ONG) -, entrepose ses résidus solides de bauxite sur le site en plein air de Mange-Garri. Alteo rappelle aussi que "depuis le 1er janvier 2016, l'ensemble des résidus de bauxite issus de la production d'alumine sont traités et qu'il n'y a plus aucun rejet de 'boues rouges' dans la mer".
Des effluents liquides toujours rejetés en mer. Le leader mondial des alumines de spécialité continue en revanche à rejeter des effluents liquides en mer, au coeur du Parc national des Calanques, en vertu de dérogations accordées par l'Etat. En 2018, la justice a réduit de deux ans, à fin 2019, le délai accordé à l'usine pour mettre ces rejets liquides en conformité avec les normes environnementales.