La ministre de la Justice Nicole Belloubet a annoncé mercredi une "adaptation" concernant les box vitrés dans les tribunaux, jugeant qu'ils "ne s'imposent pas" dans les procès de comparution immédiate, alors que la colère des avocats monte contre ces dispositifs.
"L'utilisation de box vitrés fermés permet d'assurer une sécurité adaptée lors de certains procès, comme les procès d'assises, les audiences liées au terrorisme ou à la criminalité organisée", juge la ministre dans un communiqué. "Dans d'autres situations, notamment dans la plupart des audiences de comparution immédiate, le recours à un box sécurisé ne s'impose pas", poursuit la ministre. "Ce choix doit appartenir au président d'audience", ajoute-t-elle. Nicole Belloubet a appelé à ce qu'"à la demande des chefs de juridictions, des travaux d'aménagement soient conduits dans les plus brefs délais pour apporter toutes les modifications nécessaires afin que les droits de personnes qui comparaissent soient respectés".
Neuf box vitrés au nouveau Palais de justice de Paris. Au nouveau tribunal de Paris, qui accueillera lundi ses premières audiences de comparution immédiate, "il était prévu d'implanter des box vitrés dans 13 salles d'audience", sur un total de 27 salles d'audience pénale. "Les chefs de juridiction ont indiqué qu'ils souhaitaient en réduire le nombre à 9. Cela s'inscrit dans l'appréciation proportionnée défendue par le ministère de la Justice", explique la ministre.
"C'est encore trop". "Pour nous, c'est un début", a réagi la bâtonnière de Paris, Marie-Aimée Peyron. Mais "9 salles d'audience sur 23, c'est encore trop": les box vitrés "doivent demeurer exceptionnels", a-t-elle ajouté. "À partir du moment où un prévenu est jugé derrière des vitres, il n'y a plus de présomption d'innocence", a critiqué la bâtonnière. L'ordre des avocats de Paris demande que les audiences de comparution immédiate, lundi, se tiennent dans une salle "sans cage vitrée". "Nous appelons les avocats et les magistrats (...) à s'attacher à ce que les personnes soient jugées à la barre et non en cage", a déclaré Marie-Aimée Peyron.
Des "cages de verres", selon leurs opposants. Ces box fermés où se trouvent les prévenus pendant leur procès sont qualifiés de "cages de verres" par leurs opposants. De plus en plus nombreux dans les tribunaux, ils sont vivement critiqués par les avocats pénalistes qui estiment notamment qu'ils les empêchent de communiquer librement avec leur client.