Le grand déballage a eu lieu dès ce vendredi dans le secteur des brocanteurs, comme si les chineurs et les bradeux n'avaient pas su attendre le retour ce samedi à 8 heures de la braderie de Lille, annulée ces deux dernières années à cause de la pandémie de Covid-19. "J'ai acheté un beau seau à eau, très prisé par les collectionneurs d'émail", se réjouit au micro d'Europe 1 une cliente, alors que deux à trois millions de visiteurs sont attendus dans les rues de la capitale des Flandres.
"55 euros pour le grand seau et la passoire !", lance un vendeur à une personne intéressée. "Ça a bien négocié oui, ce n'est pas cher", conviennent les deux. "Je négocie toujours beaucoup, j'achète beaucoup aussi", avoue la cliente.
Les "coups de cœur" résistent à l'inflation
C'est donc parti pour deux jours de chine, de fête et de détente dans des effluves de moules frites, tout au long des 80 kilomètres de trottoirs lillois. Cette ambiance a beaucoup manqué à Lucien. "L'idée, c'est de décompresser", confie-t-il. "Là, il n'y a plus de normes, il n'y a plus rien. On vend, on discute avec les gens, des étrangers, des gens de toutes conditions, c'est vraiment agréable", reconnait cet habitué.
"La sécurité sera présente, et très efficace", assure l'adjoint au maire chargé de l'événement
Pour le retour de la braderie de Lille, 4.000 policiers, gendarmes et pompiers sont mobilisés tout au long du week-end, et 16 postes de secours sont mis en place. Le périmètre sécurisé est placé sous vidéo surveillance, et les accès sont barrés par 1.200 tonnes de blocs de béton. "Le dispositif est calibré pour accueillir énormément de monde en périmètre fermé", estime Jacques Richir, adjoint au maire en charge de l'événement. "La sécurité sera bien présente, discrète comme toujours, mais très efficace", assure-t-il.
Pourtant, ce week-end est habituellement l'un des plus calmes en termes de sécurité. "Malgré cette foule immense, tout est fait pour que les choses se passent le mieux possible. C'est un événement qui est aussi très bienveillant. D'ailleurs, les gens qui viennent sont contents d'être là, il n'y a pas d'agressivité", explique l'adjoint chargé de la braderie.
Cependant, avec cette période sensible pour le pouvoir d'achat en raison de la hausse brutale des prix, les clients seront-ils plus regardants sur leur porte-monnaie ? Jean-Pierre, lui, n'est pas vraiment inquiet. "Avec les coups de cœur, le pouvoir d'achat, on n'en parle pas trop", affirme-t-il. "Quand il y a un coup de cœur, les gens y vont. Vu le nombre d'étalages, il y a du choix aussi, il y en a pour tous les prix. Tout le monde peut se faire plaisir."
C'est d'ailleurs ce que la maire de Lille Martine Aubry dit : "Si vous ne trouvez pas ce que vous cherchiez à la braderie, c'est que vous n'en aviez pas besoin."