Une nouvelle expertise métallurgique devra être effectuée dans le dossier de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris ayant donné raison sur ce point à la SNCF. La SNCF avait demandé fin février 2016 une expertise complémentaire afin de rechercher un éventuel "défaut de l'acier" d'une pièce d'aiguillage, qui serait à l'origine du déraillement du train Paris-Limoges le 12 juillet 2013. L'accident avait fait sept morts et des dizaines de blessés.
"Un possible défaut d'acier". Cette demande avait été rejetée en mars 2016 par les trois juges d'instruction d'Évry en charge de l'affaire, mais la SNCF avait fait appel de leur ordonnance de refus. La chambre de l'instruction a partiellement cassé cette décision le 24 avril, estimant que "l'hypothèse de l'existence d'un possible défaut de l'acier (...) n'a pas été vérifiée dans le cadre des expertises déjà réalisées" et "n'est pas, à ce jour (...) à exclure totalement". La pièce d'aiguillage en question, un "cœur de traversée", devra donc faire l'objet d'une "analyse par micrographie", jugée "nécessaire à la manifestation de la vérité".
Deux hypothèses s'opposent. Depuis bientôt quatre ans, les experts judiciaires ont constamment expliqué la catastrophe par un défaut de maintenance, quand la SNCF a privilégié le scénario d'une fissuration rapide et brutale. Seules deux personnes morales ont été mises en examen à ce jour, la SNCF et SNCF Réseau (ex-RFF), toutes deux pour homicides et blessures involontaires. Trois cheminots de la SNCF, chargés de la surveillance des voies au moment du déraillement, ont été placés sous le statut intermédiaire de témoin assisté.