Le Brexit se précise. L’Union européenne et le Royaume-Uni se sont mis d’accord lundi sur "une large partie" du traité de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le calendrier de la période de transition a notamment été trouvé : cette période devrait prendre fin le 31 décembre 2020. Mais de manière plus concrète, le Brexit a déjà des conséquences pour les Français qui vivaient en Angleterre et qui rentrent au pays. Il se retrouvent dans une véritable galère administrative.
Loin de dérouler le tapis rouge. Pour ces "rapatriés", c'est un peu comme s'ils devaient reprendre leur vie à zéro ou prouver tous les actes de leur vie outre-Manche. Par exemple, les pacs conclus au Royaume-Uni ne sont plus valables. Dans un autre registre, la reconnaissance des diplômes n'est pas automatique. Pour Murielle, c'est l'accès au logement qui pose problème : "Je ne peux pas produire d'avis d'imposition en France puisque ces deux dernières années, j'étais en Angleterre. Ça a aussi été un problème pour l'ouverture d'un compte bancaire." On lui a fait comprendre que personne n'allait lui dérouler le tapis rouge. L'ancienne expatriée est exaspérée : "J'ai été pénalisée pendant 17 mois au Royaume-Uni parce que j'étais une étrangère. Je suis pénalisée d'être de retour, c'est terrible."
"L'administration n'est pas adaptée". Ceux qui sont dans une situation similaire ont l'impression de mener un dialogue de sourds avec l'administration. Afin de démêler ces problèmes, Anne-Laure Donskoy a fondé l'association "Les 3 millions" chargée d'aider les Européens à revenir dans leur pays d'origine : "Si les gens partent, il faut aussi pouvoir les accueillir. Or, l'administration française n'est absolument pas adaptée à ce genre de situation. On pourrait utiliser les agences consulaires par exemple. Mais pour l'instant, elles ne s'occupent absolument pas de ça", regrette-t-elle. Souci supplémentaire, si les autorités ne réagissent pas rapidement, elles vont se trouver débordées, dit-elle. Car le flux de départs d'Angleterre semble s'accélérer. A moyen terme, elle estime que 500.000 citoyens européens risquent l'expulsion du Royaume-Uni s'ils ne rentrent pas dans les clous.