Dans un éditorial d'octobre 2019 sur le site internet de sa Fondation, Brigitte Bardot avait traité les chasseurs de "sous-hommes d'une abjecte lâcheté" et de "terroristes du monde animal". Elle a été jugée jeudi en son absence par le tribunal judiciaire d'Arras pour injure publique.
Brigitte Bardot a été jugée jeudi en son absence par le tribunal judiciaire d'Arras pour injure publique envers les chasseurs et leur patron, Willy Schraen, traités notamment de "sous-hommes", des propos à même d'attiser la haine, ont-ils fait valoir. Le procureur a requis une amende de 6.000 euros à l'encontre de l'ex-star, notant sa "persistance dans l'action délinquante", avec déja cinq condamnations pour des propos diffamatoires et discriminatoires.
Elle avait traité les chasseurs de "terroristes du monde animal"
L'ancienne actrice, 86 ans, avait demandé le renvoi de l'affaire pour assister à l'audience, mais n'a finalement pas fait le déplacement, produisant un certificat médical pour justifier son absence. Son mari Bernard d'Ormale était présent. Dans un éditorial d'octobre 2019, toujours accessible, sur le site internet de sa Fondation, Brigitte Bardot traite les chasseurs de "sous-hommes d'une abjecte lâcheté" et de "terroristes du monde animal", citant le président de leur Fédération, Willy Schraen comme "exemple flagrant".
Dans une lettre au tribunal, elle a reconnu ces propos, tenus "peut-être de manière crue", mais répondant selon elle "à une préoccupation majeure des Français". "On a pu laisser passer certains excès de langage, (Brigitte Bardot) est une passionaria, mais cette fois, elle est allée trop loin, dans un contexte extrêmement dangereux", a pointé l'avocat des chasseurs, Me Denis Delcourt-Poudenx, disant intervenir sans cesse depuis deux ans dans des dossiers de menaces de mort contre des chasseurs.
Décision mise en délibéré au 29 juin
La notion de "sous-homme" a été "inventée par le Ku Klux Klan et popularisée par le IIIe Reich", a plaidé l'avocat, mettant en avant "la proximité entre la culture animaliste et l'extrême, extrême, extrême droite", alors que Brigitte Bardot a publiquement soutenu Marine Le Pen lors de la présidentielle de 2012. Ses propos "ont tendance à attiser une violence sur les réseaux sociaux", "des gens les prennent au pied de la lettre et auraient vite fait de mettre toute cette violence en application", a déploré Willy Schraen, assurant n'avoir jamais tenu de propos irrespectueux à son encontre.
Pour la défense, Me François-Xavier Kelidjian a plaidé que les propos de sa cliente s'inscrivaient dans un débat d'intérêt général, dans lequel des propos excessifs ont été tenus de part et d'autre et dans un contexte où "le buzz précède le clash". Brigitte Bardot "a toujours été une grande gueule" et "n'a que sa parole, elle n'a pas d'armes" pour porter la cause des animaux, a-t-il souligné à la presse à l'issue de l'audience. La décision a été mise en délibéré au 29 juin.