Le principal syndicat d'internes en médecine a annoncé lundi "une grande mobilisation" au mois d'octobre "allant jusqu'à la grève", pour protester contre l'allongement d'un an de leurs études, que le gouvernement souhaite orienter "en priorité" vers les déserts médicaux. La quatrième année d'internat ne passe pas chez les carabins. Le budget de la Sécurité sociale pour 2023 prévoit en effet d'ajouter une "année de consolidation" au cursus des futurs généralistes, qui serait effectuée hors de l'hôpital et "en priorité dans des zones sous-dotées".
Une mesure "coercitive"
L'objectif affiché est "d'enrichir leur formation" et "d'accompagner leurs installation rapide", mais aussi de tenir une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat souhaitait ainsi envoyer "un renfort massif dans les déserts médicaux". Une "injustice", dénonce dans un communiqué l'Intersyndicale nationale des internes (Isni), qui "s'oppose formellement" à cette mesure "coercitive", dont elle n'attend "aucune solution aux problèmes d'accès aux soins".
Accusant l'exécutif "d'instrumentaliser les médecins en formation pour (y) répondre à moindre frais", l'ISNI déplore une réforme "menée sans concertation" et prédit qu'elle "court au désastre". Sa présidente, Olivia Faigneau, annonce qu'elle "lancera une grande mobilisation à partir du mois d'octobre, allant jusqu'à la grève de tous les internes".
Le gouvernement a missionné quatre médecins pour mener une concertation "d'ici le premier trimestre 2023", en vue d'une entrée en vigueur à la prochaine rentrée universitaire.