La multiplication des étés secs inquiète les agriculteurs de Bourgogne (photo d'illustration). 1:31
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Pierre Herbulot, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
En Saône-et-Loire, placée en alerte rouge renforcée en raison d'une forte sécheresse, les agriculteurs ne sont plus autorisés à irriguer leurs cultures. Entre inquiétude et résignation, ceux rencontrés par Europe 1 témoignent d'épisodes de plus en plus fréquents. 
REPORTAGE

Interdiction de remplir les piscines, de laver les voitures, d'arroser les plantes... Mais aussi d'irriguer les cultures. En Saône-et-Loire, placée en alerte rouge renforcée depuis quelques jours en raison d'un épisode de sécheresse, les agriculteurs vivent un début d'été difficile. A Bresse-sur-Grosne, où s'est rendue Europe 1, l'herbe, d'habitude verte et grasse, a grillé sous les assauts du soleil. Et les creux où s'abreuvent normalement les vaches sont asséchés. Europe 1 s'est rendue sur place.

"Je ne vais pas laisser mes bêtes mourir de soif"

Sébastien Philippon est obligé d'abandonner ses cultures pour nourrir ses animaux, qui n’ont plus rien à boire ni à manger. "J'amène de l'eau dans mes prés, c'est déjà la deuxième fois", témoigne-t-il. "Je pense que je vais faire ça tout l'été. Et pendant que je fais ça, je ne fais pas autre chose...  C'est du temps, c'est de l'argent, ça devient dramatique."

L'éleveur prend ainsi du retard sur ses autres tâches. "Normalement je devais rentrer ma paille, mais ça attendra demain ou après-demain. Je ne vais pas laisser mes bêtes mourir de soif et de faim."

"Ça fait déjà la troisième année consécutive"

Dans l’exploitation voisine, Guillaume Pautet dépeint un métier de plus en plus difficile, et pointe les effets du changement climatique. "Ça fait déjà la troisième année consécutive", soupire-t-il. "Une vache n'est pas faite pour manger que du sec, normalement à cette époque elle mange de l'herbe verte, plus riche en cellulose. Mais c'est le problème des étés secs. D'année en année il faudra s'habituer, ça sera toujours comme ça."

Les cultures aussi souffrent du manque d’eau, en particulier le maïs : sans fortes pluies dans les tous prochains jours, la récolte en Saône-et-Loire, où l'Etat vient de reconnaître l'état de catastrophe naturelle dans 200 communes pour la sécheresse de l'année dernière, risque d'être insignifiante.