Ce jeudi marque la fin du suspense pour sept écoles privées catholiques de Paris. À 17 heures, la consultation en ligne de la mairie de Paris autour de son Plan local d'urbanisme (PLU), dont le vote est prévu fin 2024, prendra fin. Ce document juridique et administratif prévoit notamment de multiplier les logements sociaux, en ciblant plusieurs bâtiments, de surface importante, publics ou privés. Objectif : conditionner les projets d’extension ou de vente de ces bâtiments à la construction de logements sociaux.
Mais certaines de ces adresses visées par la mairie sont des écoles privées. La mairie vise sept établissements scolaires privés catholiques, comme le groupe scolaire Saint-Michel des Batignolles, dans le 17ᵉ arrondissement de la capitale, qui accueille près de 2.300 élèves.
Des travaux d'aménagements bloqués par le nouveau PLU
En haut des escaliers qui surplombent la cour du collège, Olivier Cellé, chef d’établissement, désigne chacun des bâtiments de l’édifice qui date des années 1880. "On souhaite enlever les laboratoires pour les mettre dans le bâtiment A, là où serait mis l'ascenseur. On souhaite redistribuer les passerelles pour que toutes les pièces soient bien accessibles pour tout le monde", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Mais avec le nouveau Plan local d'urbanisme (PLU), toute demande de permis de construire doit s'accompagner d'un projet d'installation de logements sociaux. "Il faudrait imaginer une salle de classe transformée en appartements. Ça paraît complètement incohérent et complètement surréaliste. Donc, on est bloqué et on ne peut rien faire", regrette-t-il.
"Ça me met en colère"
La mairie explique que tous les travaux ne seront pas contraints, qu’ils examineront les projets au cas par cas. Mais ça ne rassure pas Gwendoline Guezelle, qui enseigne les mathématiques. Elle est aussi mère d’un élève dans ce lycée : "Ça me met en colère parce que je pense qu'il y a suffisamment de zones, on va dire non habitées et désaffectées, dans le quartier. Ça va bloquer des travaux dont on a besoin parce qu'on est un peu à l'étroit et ce n'est pas normal de taper ainsi sur les jeunes", confie-t-elle.
Partout dans les établissements concernés, beaucoup de parents d’élèves se sont opposés à ce PLU, dans l’enquête publique. Une pétition a recueilli plus de 10.000 signatures.