"Les dossiers sont augmentés et il n'y a jamais rien. Comment voulez-vous que ça ne fâche pas ? Ça va péter !" Cette menace est lancée par un agriculteur retraité qui assure que jamais les difficultés n'ont été aussi complexes. La transposition des normes européennes est aussi une prise de tête intense, notamment dans les marais du Mont-Saint-Michel.
Mais l'éleveur laitier, Antonin Joux, ne décolère pas, mais se questionne sur son avenir. "L'année prochaine, je veux faire du maïs. Est-ce que je peux le faire ou non ? Tout le monde se renvoie la balle, mais ça devient ingérable. S'il faut retourner se mobiliser, on n'a pas peur. On dit que nous allons être mieux entendus, mais aujourd'hui, on se rend compte qu'on n'est pas entendus du tout. Quelle route faut-il prendre pour être entendu ?", s'interroge-t-il avec une once de colère.
"La fin d'année pour les agriculteurs risque d'être assez tendu et assez compliqué"
Redescendre sur les routes ? Celui qui a mené la mobilisation parmi ces professionnels, Cyrille Herbert, propriétaire d'une ferme laitière et coprésident des Jeunes Agriculteurs d'Ille-et-Vilaine, ne l'exclut plus. "Ça peut être la crainte. Alors, je me trompe peut-être, mais vu comment la pression est dans les campagnes, avec l'effet de groupe, ça peut partir très vite. Niveau trésorerie, c'est compliqué avec les prix du lait qui varient énormément cet été. En plus les moissons n'ont pas été au rendez-vous, donc la fin d'année pour les agriculteurs risque d'être assez tendue et assez compliquée", estime Cyrille Herbert.
Pour le moment, le scénario est en partie écarté. L'éleveur de vaches laitières patiente en se rappelant les premiers mots rassurants du Premier ministre Michel Barnier envers l'agriculture et préfère pour l'heure contenir ses troupes.