L'islamologue Tariq Ramadan, en détention provisoire depuis un mois dans le cadre d'une enquête ouverte pour viols, peut compter sur de nombreux soutiens, plutôt généreux. La cagnotte mise en place pour l'aider à financer ses frais de justice a porté ses fruits : 107.000 euros ont été récoltés auprès de plus de 2.000 personnes, soit un don d'environ 50 euros par personne. Une solidarité qui ne surprend pas la première plaignante qui accuse Tariq Ramadan de viol, même si elle a du mal à l'accepter.
"Beaucoup de victimisation". "Il y a beaucoup de victimisation dans la stratégie de Tariq Ramadan qui a des problèmes de santé (l'islamologue dit souffrir d'une sclérose en plaques et d'une neuropathie, ndlr). Les gens sont tristes par rapport à ça. Ils trouvent que c'est une injustice qu'il reste en prison. Et comme les gens sont dans l'émotion, ils réagissent tout de suite", analyse-t-elle au micro d'Europe 1. "La campagne de communication a été bien faite avec son épouse, avec de belles photos, de belles vidéos... pour placer Tariq Ramadan en victime".
"Je ne m'attendais pas à ce qu'il ait autant". Pour la victime présumée, la stratégie de Tariq Ramadan est de créer la confusion au sein d'une communauté. "On dit que Tariq Ramadan est en prison car il est musulman et non parce que c'est un potentiel violeur. Et moi on ne me considère pas comme une femme musulmane mais comme une traître qui est payée. Pour certains, c'est même un complot politique. Alors les gens donnent", commente-t-elle encore. Elle se dit toutefois surprise de la somme récoltée pour l'islamologue : "Je ne m'attendais pas à ce qu'il ait autant. Tant mieux pour lui. Mais c'est quelqu'un qui a des gros moyens financiers. Ça m'a un peu fait mal car moi je galère depuis des mois", conclut-elle.
TÉMOIGNAGE - Henda Ayari raconte "l'horreur" depuis que Tariq Ramadan a été mis en examen :