Des heurts ont éclaté jeudi après-midi à Calais à proximité d'un point de distribution de repas entre une centaine de migrants, qui ont jeté des pierres, et les CRS, usant de gaz lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Pierres contre lacrymogènes. Vers 15 heures, des migrants, visiblement très excités, ont lancé des pierres en direction du cordon formé par une cinquantaine d'agents des forces de l'ordre, qui, après les sommations d'usage, ont tiré des gaz lacrymogènes. Les migrants se sont dispersés, puis, après quelques minutes de retour au calme, la scène s'est répétée, avec plus d'intensité. "Fuck the police, fuck the police", criait l'un des migrants, monté en haut d'un pylone électrique.
Lors d'une opération "anti-squat". Ces heurts se sont produits au moment d'une opération "anti-squat", consistant à enlever les "installations" des migrants, à savoir "les tentes et les cabanes" dans le bois à proximité, selon la préfecture. Selon Korma Harar, Éthiopien, "la police est arrivée et a détruit nos abris, qui sont en plastique". "On dort ici, dehors, sous la pluie. Ils nous ont dit 'sortez de là', et alors plusieurs réfugiés ont dit 'mais où va-t-on ?' et là, la police a commencé à se disputer avec les réfugiés", a-t-il raconté.
Aucun blessé. Vers 16 heures, la situation semblait être rentrée dans l'ordre. Il n'y a pas eu de blessés, selon les pompiers. "C'était déjà très tendu quand on est arrivé", a raconté un responsable de Médecins du Monde, entre les deux séries de heurts. "L'un des migrants a fait de la provocation, les CRS ont resserré les rangs et ont avancé".
Selon plusieurs associations, une centaine de mineurs ont afflué depuis une semaine, à la suite du sommet franco-britannique portant notamment sur l'accélération du traitement des dossiers de demande d'asile par Londres. Selon elles, il y aurait désormais près de 800 migrants dans le Calaisis, venus dans l'espoir de pouvoir passer en Grande-Bretagne. Avant la visite d'Emmanuel Macron mi-janvier, la préfecture avançait le chiffre de 350 migrants.