François Hollande s'était félicité ce week-end de l'évacuation du camp de Calais. En visite dans un centre d'accueil et d'orientation (CAO) dans le Maine-et-Loire, le chef de l'Etat a aussi fait la promesse que la France "ne tolérerait plus aucun camp sur son sol". Dans le même temps, à Calais, les pelleteuses sont entrées en action pour détruire ce qu'il reste du plus grand bidonville de France et lundi midi, le démantèlement total de la "Jungle" de Calais était sur le point de s'achever. Mais le gouvernement doit encore gérer le cas de près de 1.500 mineurs isolés mis à l'abri à proximité et le flot grossissant de migrants dans des camps à Paris.
Champ de ruines. Sur le camp de la Lande, nom officiel de l'ex-"Jungle", plusieurs pelleteuses s'activaient depuis le début de la matinée, par grand beau temps, pour détruire les rares abris qui tenaient encore debout et déblayer les carcasses de ceux ravagés par les incendies de la semaine passée. En bordure du camp, qui ressemblait plus que jamais à un vaste champ de ruines, des dizaines et des dizaines de caravanes formaient un cimetière impressionnant. Elles étaient en train d'être réduites en morceaux avant que leurs débris soient ramassés par les camions-bennes.
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L'église et la mosquée, toujours debout. Venu sur place, le directeur du cabinet de la préfète du Pas-de-Calais, Etienne Desplanques, a confirmé que l'intégralité des habitations serait bien détruite lundi. Mais il restera encore des débris à évacuer pour nettoyer complètement le terrain. En revanche, l'église et la mosquée de fortune, préservées du démantèlement de la zone sud de la "Jungle" en mars et toujours debout, ne devraient pas être détruites pour le moment. A l'église une trentaine de migrants, des femmes et des jeunes, principalement des Érythréens et des Éthiopiens, priaient et chantaient en fin de matinée.
"À la belle étoile". Une dizaine de jeunes migrants ont dormi à la belle étoile devant l'entrée du CAP, "comme depuis cinq jours", selon une bénévole britannique de l'association "Calais Kitchens". Ils sont encore près de 1.500 mineurs à être hébergés au CAP (centre d'accueil provisoire, ndlr), proche de la limite de ses capacités d'accueil. Et ce bien qu'entre 200 et 300 mineurs isolés aient déjà été transférés en Grande-Bretagne. Samedi soir, un porte-parole du gouvernement britannique a confirmé que "plusieurs centaines d'autres enfants et jeunes gens seront acheminés au Royaume-Uni dans les jours et semaines à venir".