Des enfants de chômeurs privés de cantine ? A l'Ile-Saint-Denis, au nord de Paris, ce n'est pas le menu sans porc qui pose problème. Selon un collectif de parents d'élèves, la municipalité écologiste imposerait dans les faits aux familles un critère de priorité dans l'accès à la cantine, en la réservant aux enfants dont les parents travaillent, tout comme les activités périscolaires et le centre de loisirs.
Invité d'Europe Midi mardi, Michel Bourgain, le maire EELV de l'Ile-Saint-Denis s'est défendu d'imposer une discrimination de fait dans la cantine de sa ville. L'élu écologiste a d'abord tenu à rappeler que sa commune était "très populaire" avec 70% de logements sociaux et que "la justice sociale était une priorité politique".
"Aucun enfant laissé sur le carreau". Sur Europe 1, l'édile a détaillé les critères demandés par la municipalité aux parents pour inscrire leurs enfants à la cantine. "Cela n'a rien à voir avec chômeurs ou pas" (…) Nous avons 1.000 enfants, potentiellement des usagers et 580 places. Il nous faut obligatoirement réguler. Nous avons donc mis en place des critères de priorité fondés sur l'enfant", a expliqué sur notre antenne Michel Bourgain.
"Aucun enfant ne doit être laissé sur le carreau à l'heure du repas du midi. En priorité, ce sont donc les enfants des parents absents qui sont accueillis", a détaillé le maire de l'Ile-Saint-Denis. Et les enfants de chômeurs alors ? "Nous avons 80 places disponibles pour les dérogations", a répondu l'édile.
Des parents d'élèves du collectif Cantine menacent de porter l'affaire devant le tribunal administratif. "La cantine est souvent le seul repas équilibré des enfants issus de milieux défavorisés", souligne Mathilde Rembert, la porte-parole du Collectif cantine, interrogée par L'Express.