"Carlos, c'est un assassin mégalo", témoigne un ancien proche

© Bertrand GUAY / AFP
  • Copié
Salomé Legrand et A.D , modifié à

Un ancien comparse du terroriste témoigne ce jeudi à Paris dans le procès de l'attaque du drugstore Publicis. Il fait le portrait d'un homme avide loin d'un idéaliste à convictions politiques.

C'est un témoignage un peu particulier qui va avoir lieu jeudi dans le procès du terroriste Carlos - de son vrai nom Ilich Ramirez Sanchez - accusé d'être l'auteur de l'attaque du Drugstore Publicis qui avait fait deux morts en 1974. La Cour d’assises spéciale, à Paris, va entendre un terroriste repenti, Hans-Joachim Klein. Il s’agit d’un ancien compagnon de route du "Chacal" dans les années 70 et il dresse un portrait de Carlos qui n'est pas des plus flatteurs.

Plus mercenaire que révolutionnaire. Même si les deux hommes ne se rencontrent que quelques mois après l'attentat du drugstore, Hans-Joachim Klein a fréquenté les mêmes cellules révolutionnaires que Carlos. En 1975, il participe avec lui à la prise d'otage des dirigeants de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole). Aujourd'hui âgé de 69 ans, cet Allemand est l'un des très rares témoins à pouvoir raconter le Carlos de l'époque : un homme brutal, qui aime mener grand train, plus proche du mercenaire que du révolutionnaire professionnel.

Entendu sur europe1 :
C'était pas pour la politique, c'était pour le pognon, l'alcool, les nanas.

Un témoignage qui fait sortir Carlos de ses gonds. Il raconte : "Au début, il croyait aux causes palestiniennes, mais après, il cherchait le fric à gauche et à droite. il demandait combien et après il foutait une bombe avec deux morts, des blessés. C'était pas pour la politique, c'était pour le pognon, l'alcool, les nanas. Carlos pour moi, c'est un assassin mégalo. A mon avis, il ne sait même plus où est la vérité et où est le mensonge. Il mélange tout." Ce témoignage, Carlos déteste l'entendre. Lors des précédents procès, le "Chacal" est à chaque fois sorti de ses gonds face à son ancien comparse qu'il n'hésite pas à insulter copieusement.