Casquette sur la kippa, retrait de la mezuzah... Les Français de confession juive de plus en plus tentés par l'Alyah

  • Copié
Jean-Baptiste Marty / Crédits photo : Thomas SAMSON / AFP , modifié à

En un an, le nombre de demandes auprès du consulat d’Israël de Français de confession juive souhaitant émigrer depuis les attentats du 7 octobre a augmenté de 510%, selon l’Agence juive. La sécurité dans le système scolaire, ainsi qu'autour des lieux de culte, est pointée du doigt par ces familles.

Il pourrait presque s'agir d'un exode. 510%, c'est la hausse, depuis un an, du nombre de demandes formulées auprès du consulat d'Israël de citoyens français de confession juive qui souhaitent émigrer, selon l'Agence juive. Ces personnes veulent faire leur Alyah , soit rejoindre l'État hébreu où ils pourront vivre pleinement leur religion. Ils estiment que leur sécurité n'est plus assurée en France, où les actes antisémites n'ont cessé d'augmenter .

Au moins 1.200 incidents ont été recensés depuis le début de l'année, soit le triple par rapport à 2023 et le déclenchement de l'attaque terroriste du Hamas le 7 octobre.

Insécurité à l'école

Pour des jeunes parents, avec des enfants en bas âge, la sécurité n'est effectivement plus assurée dans le système scolaire. "Ce sont des familles qui font le choix de retirer leurs enfants de l'école publique parce qu'elles ont le sentiment que, malheureusement, les invectives antisémites peuvent parfois cibler des enfants très jeunes", explique Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France à Europe 1.

Réticence à célébrer les fêtes traditionnelles juives

Ce départ vers Israël est également motivé par une perte des repères religieux. Certains citoyens français effacent ainsi leur appartenance à la communauté pour se protéger. "Ce sont des personnes qui vont mettre une casquette sur leur kippa, qui vont retirer la mezuzah, cet objet rituel que l’on pose sur la porte, qui vont changer de nom sur les applications mobiles...", détaille Yonathan Arfi.

Pire encore, d'autres renoncent également à célébrer les fêtes traditionnelles juives. Une baisse de la fréquentation des synagogues a ainsi été constatée lors des fêtes de Tichri en octobre. Ce phénomène est accentué depuis l'incendie volontaire de celle de La Grande-Motte. Aujourd'hui, 180.000 Français de confession juive vivent désormais en Israël. Un chiffre qui pourrait encore grossir dans les mois à venir.