"Ce qui est privé coûte plus cher" : l'Assemblée s'écharpe sur l'ouverture à la concurrence des bus franciliens

Le calendrier prévoit une ouverture à la concurrence en 2021 pour les autobus de la grande couronne (photo d'archives). © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP

"Sans transport public à bon coût, alors on ne peut pas vivre, la preuve a été donnée avec le mouvement des gilets jaunes", a notamment dénoncé Jean-luc Mélenchon. 

L'accompagnement de l'ouverture à la concurrence des bus l’Île-de-France a nourri de vifs débats vendredi soir à l'Assemblée nationale où la gauche de la gauche, dont Jean-Luc Mélenchon, a estimé qu'elle allait nuire à la qualité du service.

"Cela ne marche pas mieux"

Le calendrier prévoit une ouverture à la concurrence en 2021 pour les autobus de la grande couronne et en 2025 pour ceux de la RATP, selon des dispositions votées en 2009, conformément à un engagement européen. Le projet de loi d'orientations des mobilités (LOM) examiné en première lecture par les députés ouvre pour la RATP la possibilité de créer des filiales dédiées qui lui permettront de répondre aux appels d'offres dans la perspective de cette ouverture à la concurrence. La LOM fixe également le cadre social dans lequel s'ouvrira ce secteur, en déterminant les droits des salariés et les modalités de transfert des personnels.

Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a ferraillé contre ce qu'il estime être "une privatisation" des bus de la RATP lors d'un discours de près de 20 minutes, précédant l'examen des amendements et la pause de 20 heures. "Tout ce qui est privé coûte plus cher" et "cela ne marche pas mieux", a affirmé l'élu des Bouches-du-Rhône. Et "sans transport public à bon coût, alors on ne peut pas vivre, la preuve a été donnée avec le mouvement des gilets jaunes", a-t-il notamment ajouté.

Un "bijou" que l'on "coupe en morceaux"

A la reprise des débats à 21h30, alors que le "marcheur" Jean-Marc Zulesi a salué une réforme "intelligente et équilibrée", le communiste Jean-Paul Lecoq a qualifié la RATP de "bijou que l'on est en train de couper en morceaux". La ministre des Transports Elisabeth Borne est montée au créneau pour dénoncer "une série d'inexactitudes proférées par les oppositions" qui ne veulent "pas comprendre la notion de délégation de service public". "Il y a un point que je ne peux pas accepter, c'est de parler de privatisation", a-t-elle insisté. Le texte "comble un vide juridique" et "offre un cadre de haut niveau" pour les salariés qui seront transférés, a-t-elle poursuivi.

L'élu de Seine-et-Marne Valérie Lacroute (LR) a elle souligné qu'en grande couronne, "ce sont des opérateurs privés qui réalisent le service et cela se passe très bien". Elle a en revanche déploré que l'on ouvre à la concurrence le réseau de grande couronne (Optile) à une date différente de celui de la RATP.