«Ce qui se passe à Amsterdam peut se passer en France» : après les violences antisémites à Amsterdam, la communauté juive craint des répercussions en France

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Noémie Loiselle // Crédit photo : Crédits photo : Julia Nikhinson / AFP

Alors que les images des violences contre des supporters israéliens à Amsterdam ont fait le tour du web, le choc et l'incompréhension règne au sein de la communauté juive de France, qui redoute davantage d'actes antisémites. Si Emmanuel Macron a condamné ces heurts qui "rappellent les heures les plus indignes de notre histoire", selon ses mots, certains fustigent son inaction. 

Les tensions entre supporters de foot, de ce jeudi 7 novembre, ont viré "à une chasse aux Juifs", selon les mots du premier ministre néerlandais, Dick Schoof, qui dénonce la terrible attaque antisémite d'Amsterdam . Il dit avoir honte face à ces violences contre des supporters israéliens. "Il y a des violences qui rappellent les heures les plus indignes de notre histoire", regrette de son côté Emmanuel Macron. Alors que jeudi prochain doit se dérouler la rencontre France-Israël en Ligue des Nations de football au Stade de France, l'inquiétude monte au sein de la communauté juive française. Illustration à Lyon. 

L'inaction politique pointée du doigt

En allant à la Grande synagogue de Lyon, Benjamin, un père de famille, ressent le besoin de cacher ce qui dépasse de son bonnet. Après les violences survenues à Amsterdam, la communauté juive craint une montée des actes antisémites. "Ce qui se passe à Amsterdam peut se passer exactement de la même manière en France. Ce n'est pas une question de frontières, c'est une question d'idées. Et comme il y a les mêmes idées partout, alors il y a les mêmes réactions partout", déplore Nissim Malka, le rabbin de la Grande synagogue de Lyon. 

Pour Benjamin, il n'y a qu'entre les murs de la synagogue qu'il se considère libre d'être juif. "Aujourd'hui, les Juifs sont en train de partir de France. Ils sont tous convaincus que l'avenir pour les enfants n'est pas ici. Il serait peut-être temps que la France se bouge pour nous donner l'envie de rester et nous donner l'impression que cet antisémitisme va disparaître ici", s'alarme ce père de trois enfants qui dit ne plus se sentir en sécurité en France.

En outre, il dénonce l'inaction politique. "À part mettre des militaires devant nos synagogues, qu'est-ce qui a changé en 20 ans ? Où est le discours pour exprimer ce qu'est l'antisémitisme et pour en venir à bout ? On n'a rien fait, il y a eu aucune action concrète dans les écoles". Alors que deux otages  français sont détenus depuis maintenant 400 jours, Benjamin appelle le gouvernement et les Français à se mobiliser pour leur libération.