Ils enfourcheront leurs motos contre une mesure qu'ils jugent "inutile" et "inefficace" : des associations de motards manifesteront ce week-end en France pour affirmer leur opposition au contrôle technique obligatoire des deux-roues à la revente, annoncé en octobre par le gouvernement.
"Un mensonge qui profite aux entreprises de contrôle technique". "On nous dit que ça améliorera la sécurité des motards, c'est faux, et que ça protégera les consommateurs, c'est faux également. C'est un mensonge qui profite uniquement aux entreprises de contrôle technique", affirme le délégué général de la Fédération française de motocyclisme (FFMC), Nathanaël Gagnaire. En 2017, toute personne souhaitant revendre un deux-roues motorisé de plus de deux ans devra faire vérifier certains éléments de sécurité (freins, lumière, débridage éventuel...) et faire faire un contrôle anti-pollution.
Une tentative pour enrayer la hausse de la mortalité routière. Cette mesure a été annoncée par Manuel Valls le 2 octobre lors du Conseil interministériel de sécurité routière, pour tenter d'enrayer la hausse de la mortalité routière qui dure depuis plus de deux ans. Avec 768 morts en 2015, les deux-roues motorisés (cyclomoteurs, scooters, motos) payent un lourd tribut. "Ils représentent 22% des tués sur les routes et 43% des blessés graves, alors qu'ils ne représentent que 2% du trafic. On ne peut pas ignorer cette suraccidentalité", souligne le délégué interministériel Emmanuel Barbe.
Les motards se sentent "pris en grippe par l'administration". Au centre de plusieurs mesures gouvernementales (obligation du port des gants, uniformisation des plaques d'immatriculation mais aussi expérimentation de la circulation interfiles) et de spots de prévention, les motards se sentent "pris en grippe par une administration qui n'y connaît pas grand-chose, qui est dépourvue pour prendre des mesures efficaces et se contente d'effets d'annonce", estime Nathanaël Gagnaire.